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Citations ubulogiques « Qu'aucune chose ne soit, là ou le mot faillit. » Stefan George (Das Wort) « la technologie de l’action publique, c’est la maîtrise des sciences sociales et non celle du droit ». Patrick Gibert « While economics is about how people make choice, sociology is about how they don't have any choice to make. » Bertrand Russell « L'économie étudie comment les individus font des choix, la sociologie comment ils n'ont pas de choix à faire » "Le propre d'une intelligence, c'est de pouvoir poursuivre deux raisonnements à la fois : comprendre que les choses sont désespérées et vouloir les changer quand même."(Francis Scott Fitzgerald) « Rien n'est plus pratique qu'une bonne théorie. » Kurt Lewin « Je n’aimerais pas faire partie d’un club qui m’accepterait comme membre » Groucho Marx « Pour chaque problème, il existe une solution simple, évidente, et fausse », Henry Louis Mencken. « La volonté ne consent au mal que par crainte de tomber dans un mal plus grand.» Dante La Divine Comédie. "Si la liberté de parler reste à l'abri des formes grossières de contrainte, on assurera l'uniformité d'opinion par un terreur morale que sanctionnera sans restriction la pruderie sociale." Charles Sanders Peirce" Comment se fixe la croyance". 1878 « Le pouvoir étatique n'est jamais aussi habile à resserrer son étreinte sur la société civile que lorsque qu'il feint de l'émanciper des autorités qui font de l'ombre à la sienne.» Bertand de Jouvenel - « Du pouvoir » « Si les hommes considèrent des situations comme réelles, alors elles le deviennent dans leurs conséquences ». Selon Thomas, les actions individuelles se comprennent au regard de la « définition de la situation ». Le « théorème de Thomas » aux origines de la prophétie auto-réalisatrice, formulé par Robert K. Merton. "Combattre c'est prendre le risque de se tromper, ne rien faire, c'est s'être déjà trompé !" Victor Hugo "La vérité, comme la lumière, aveugle. Le mensonge, au contraire, est un beau crépuscule qui met chaque objet en valeur." (Albert Camus) Un homme, pour être libre, doit être capable de pouvoir penser dans le même mouvement la vérité et son contraire (Montaigne) "Ils se croient libre du fait qu'ils ignorent leurs chaînes" (Spinoza) "Le superflu est reconnaissable à ce qu'il se retourne contre vous en vous donnant l'illusion qu'il est à votre service" (Pierre Rabhi – Du Sahara aux Cévennes) « D’abord, ils vous ignorent, ensuite ils se moquent de vous, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez.» Gandhi "Si une machine vous est utile, gardez-la ; si une machine vous est indispensable, jetez-la !" (Gandhi) "Les orateurs élèvent la voix quand ils manquent d'arguments." Cicéron ………………………………………… Citations favorites "Rien n'est permanent sauf le changement." Héraclite « Avec les moyens actuels de publicité, une opinion ou une doctrine peut être lancée comme un produit pharmaceutique quelconque. » Gustave Le Bon 1924 "Il est essentiel de comprendre que tout fait est déjà une théorie." Goethe « Tous les systèmes sont vrais dans ce qu’ils affirment ; ils ne sont faux que dans ce qu’ils nient. » Leibnitz "En fait ce que nous désignons par information - l'unité élémentaire d'information - c'est une différence qui crée une différence." G. Bateson « La volonté ne consent au mal que par crainte de tomber dans un mal plus grand.» Dante, La Divine Comédie. « Tout mécanisme de régulation est une « théorie » du changement social.» Jean de Kervasdoué « La santé a remplacé le salut » G. Canguilhem, "Le normal et le pathologique". « Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. » Baudelaire, parlant de la poésie « En période de disette, quand les gros seront maigres, les maigres seront morts. » Lao-Tseu " Ce qui a un prix n'a pas de valeur." Emmanuel Kant « les besoins matériels de l’autre sont des besoins spirituels pour moi ». Emmanuel Levinas, cité par Philippe Svandra ("Le soin est-il soluble dans la bientraitance?") " Pour juger des apparences que nous recevons des objets, il nous faudrait un instrument judicatoire ; pour vérifier cet instrument, il nous y faut de la démonstration ; pour vérifier la démonstration, un instrument : nous voilà au rouet. Puisque les sens ne peuvent arrêter notre dispute, étant pleins eux-mêmes d'incertitude, il faut que ce soit la raison ; aucune raison ne s'établira sans une autre raison : nous voilà à reculons jusqu'à l'infini. " Michel de Montaigne "Si la liberté de parler reste à l'abri des formes grossières de contrainte, on assurera l'uniformité d'opinion par un terreur morale que sanctionnera sans restriction la pruderie sociale." Charles Sanders Peirce" Comment se fixe la croyance". 1878 " Le médecin n'est pas au service de la science, de la race ou de la vie. C'est un individu au service d'un autre individu, le patient. Ses décisions se fondent toujours sur l'intérêt individuel." Théodore Fox ancien rédacteur en chef du Lancet " Quiconque pense que la même chose puisse convenir tous est un grand sot. La médecine ne s'occupe pas de l'humanité en général mais de chaque individu en particulier." Henri de Mondeville. Chirurgie. 1320 " Il s'agit toujours de dresser un inventaire des enceintes mentales, de réduire des données apparemment arbitraires à un ordre, de rejoindre un niveau où les nécessités se révèlent" Claude Lévi-Strauss" “ Il est clair que, si chaque citoyen, à mesure qu'il devient individuellement plus faible, et par conséquent plus incapable de préserver isolément sa liberté, n'apprenait pas l'art de s'unir à ses semblables pour la défendre, la tyrannie croîtrait nécessairement avec l'égalité. Il ne s'agit ici que des associations qui se forment dans la vie civile et dont l'objet n'a rien de politique […]. Malheureusement, le même état social qui rend les associations si nécessaires aux peuples démocratiques, les leur rend plus difficiles qu'à tous les autres”. A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, 5. « Un praticien est un homme habitué à la pratique quotidienne et à la manière dont les choses fonctionnent en général. Mais si les choses ne marchent pas, alors on a besoin du penseur, de l’homme qui a quelque chose comme une doctrine pour dire pourquoi les choses somme toute fonctionnent. Il est inopportun de jouer du violon pendant que Rome brûle, mais il est tout à fait dans l’ordre des choses d’étudier la théorie de l’hydraulique quand Rome brûle. » Gilbert Keith Chesterton "La clinique apparaît comme une dimension essentielle de l'hôpital. J'entends ici par clinique l'organisation de l'hôpital comme lieu de formation et de transmission du savoir." Michel Foucault. "Toute activité orientée selon l'éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées : l'éthique de responsabilité ou l'éthique de conviction." Max Weber ; processus de rationalisation ; 2 ; 3 ; 4 "Le management consiste à escalader l'échelle du succès, tandis que, le leadership détermine si l'échelle est appuyée contre le bon mur. "Stephen R. Covey, "Les sept habitudes des personnes les plus efficaces" Quand souffle le vent du changement, certains construisent des murs, d'autres des moulins. Proverbe chinois L'art de diriger consiste à savoir abandonner la baguette pour ne pas gêner l'orchestre. Herbert von Karajan « Les libéraux formulent une critique juste en disant que les agents se sont appropriés les services publics aux dépens des citoyens. Ils en tirent une conclusion hâtive en prônant leur liquidation. De l'autre côté, les « républicains », au nom d'une défense juste du principe du service public, justifient tous les abus. Pour avancer, il faut sortir de ces querelles de fous. S'agissant de l'éducation, c'est la même chose, le blocage intellectuel est complet. » Marcel Gauchet, in Le Point, 17/08/06 "...le néo-libéralisme ne saurait en aucune façon être assimilé au moins d'Etat. Il est au contraire une rationalité politique originale qui confère à l'Etat la mission de généraliser les relations concurrentielles et la forme entrepreneuriale y compris et surtout au sein de la sphère publique." Frédéric Pierru "En politique, le désespoir est une sottise absolue." (Jacques Bainville) "L'opposition entre le libéralisme et l'étatisme qui occupe tant les essayistes, ne résiste pas une seconde à l'observation." Pierre Bourdieu "Le mal français, qui est le besoin de pérorer, la tendance à tout faire dégénérer en déclamation, l'Université l'entretient par son obstination à n'estimer que le style et le talent." Ernest Renan. "Le bien imposé du dehors aboutit au mal suprême, qui est pour une nation la léthargie, le matérialisme vulgaire, l'absence d'opinion, la nullité officielle, sous l'empire de laquelle on ne sait rien ni n'aime rien. L'administration détruit le ressort des âmes." Ernest Renan "Il n'y a plus en France qu'un département celui de la Seine, et qu'une seule ville, Paris! Il y a au fond de notre société un principe d'affaiblissement continu, un principe de mort." Louis Blanc "Tous les chagrins sont supportables si on en fait un conte ou si on les raconte." Isak Dinesen cité par Hannah Arendt la condition de l'homme moderne "Il y a trois sortes de mensonges, le mensonge, le fieffé mensonge et les statistiques." Mark Twain cité par Disraeli "Les statistiques sont des êtres sensibles et délicats qui, soumis à la torture, livrent des avis conformes aux désirs des bourreaux." Alfred Sauvy "- Le roi. Je veux du pot au feu! - Le médecin. Non! Le pot au feu est mauvais pour la santé des mourants." Le roi se meurt, Ionesco Discussion entre deux médecins "La médecine, ce n'est pas une profession, c'est une conspiration." "Toutes les professions sont des conspirations contre ceux qui n'en font pas partie." Georges Bernard Shaw The doctor's dilemma "La docilité est comme un vice, on ne peut s'en dispenser." Jean Guitton "Ce que le pouvoir ne comprend pas, il le mesure". Jacques Attali "Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde." Albert Camus. "We build toot many walls and not enough bridges". Isaac Newton "Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils vous le donnent en longueur." Montesquieu "La brièveté est soeur du talent." Anton Tchekhov " J’écris pour faire plaisir à quelques uns et pour en emmerder beaucoup " Jacques Prévert "Qui ne gueule pas la vérité dans un langage brutal quand il sait la vérité se fait le complice des menteurs et des faussaires." Charles Péguy "La beauté est dans l'oeil de celui qui la regarde." William Shakespeare "Si tu désires voir, Apprends à agir. " Heinz von Foerster "L'homme pense parce qu'il a une main." Anaxagore « Le savant n’est pas celui qui donne les bonnes réponses, mais celui qui pose les bonnes questions ». Claude Lévi-Strauss "Far better an approximate answer to the right question, which is often vague, than the exact answer to the wrong question, which can always be made precise" John Tukey, 1962 « Il y a une chose plus forte que toutes les armées du monde, c'est une idée dont le temps est venu. » Victor Hugo "Si nous parlions une langue autre que l’anglais, un seul mot servirait peut-être à relier les trois facettes suivantes de notre quête : amélioration, changement et apprentissage [sic]. Du point de vue des systèmes, ils sont profondément unis." [traduction] Berwick, 1996 « Il y a tant de causes possibles ou probables – intellectuelles, sociales, économiques et idéologiques – qui influent sur la spécialisation en médecine que tout effort pour en privilégier une ou l’autre ne peut être qu’une présupposition métaphysique de comment le monde fonctionne ». George Weisz - Divide and conquer. A comparative history of medical specialization. Oxford University press; 2006. Présentation de l'ouvrage: http://mouvement-social.univ-paris1.fr/document.php?id=529 "Les décisions absurdes sont une oeuvre collective". Christian Morel « J’ai horreur des réunions où il y a du monde » Eugène Labiche « Je n’aimerais pas faire partie d’un club qui m’accepterait comme membre » Groucho Marx « Paroles vraies ne sont pas séduisantes. Belles paroles ne sont pas vraies. » Lao Tseu "Tout ce qui existe dans l'univers est le fruit du hasard et de la nécessité." Démocrite "Ce qui est taillé en sens contraire s'assemble; de ce qui diffère naît la plus belle harmonie; tout devient par discorde." Héraclite “Ils ne comprennent pas comment ce qui lutte avec soi-même peut s’accorder. L’harmonie du monde est par tensions opposées, comme pour la lyre et pour l’arc.” Héraclite « Quant aux sages, Héraclite et Démocrite, ils combattaient la colère, l'un en pleurant, l'autre en riant. » (Stobée, Florilège, III, XX, 53.) "Il y eut le temps des Eglises, puis celui des Nations. Nous entrons désormais dans celui des Entreprises". Devise des écoles de commerce des années 1990 citée par Michela Marzano: "extension du domaine de la manipulation" « Le grand vicaire peut sourire à un propos contre la religion, l’évêque rire tout à fait, le cardinal y joindre son mot. » Chamfort "Mon Dieu, donnez moi la sérénité d'accepter ce que je ne puis changer, le courage de changer ce que je peux, et la sagesse d'en connaître la différence." Marc Aurèle "Autant la centralisation politique est nécessaire, autant la centralisation administrative est haïssable." Louis Blanc « Pour ce qui est des connaissances non-écrites qui se trouvent dispersées parmi les hommes de différentes professions, je suis persuadé qu’ils passent de beaucoup tant à l’égard de la multitude que de l’importance, tout ce qui se trouve marqué dans les livres, et que la meilleure partie de notre trésor n’est pas encore enregistrée. Il y en a même toujours qui sont particulières à certaines personnes et se perdent avec elles. Il n'y a point d'art mécanique si petit et si méprisable, qui ne puisse fournir quelques observations ou considérations remarquables et toutes les professions ou vocations ont certaines adresses ingénieuses dont il n'est pas aisé de s'aviser et qui néanmoins peuvent servir à des conséquences bien plus élevées » Leibniz W. (1890) "L'amour du pouvoir porte chez les vertueux le masque de la bienfaisance." Bertrand Russell " Si vous n'aimez pas mon jeu d'hypothèses, donnez m'en un autre et je vous ferai un autre modèle." Vassily Leontief « le déséquilibre entre les riches et les pauvres est la plus ancienne et la plus fatale des maladies des républiques ». Plutarque « Once a social or economic indicator or other surrogate measure is made a target for the purpose of conducting social or economic policy, then it will lose the information content that would qualify it to play such a role. » Charles Goodhart Loi de Goodhart: « When a measure becomes a target, it ceases to be a good measure.» (« Une mesure, dès qu'elle devient un indicateur cesse d'être une mesure. ») « Dieu se rit de ceux qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes. » Bossuet Woody Allen "La dictature c'est "ferme ta gueule !", la démocratie c'est "cause toujours !" "Je n’ai pas peur de la mort, mais je préfère ne pas être là quand cela arrivera." "J'ai des questions à toutes vos réponses." Elément d'une théorie de la motivation et des incitations:" Pourquoi s'embêter à apprendre à bien faire, alors qu'il est si simple de mal faire et qu'au bout du compte le salaire est le même?" Mark Twain (Huckleburry Finn 1884). Hannah Arendt «...à persuader les citoyens de l’existence de l’enfer, on les fera se conduire comme s’ils connaissaient la vérité.» Hannah Arendt « C'est dans le vide de la pensée que s'inscrit le mal. » "Contre l'imprévisibilité, contre la chaotique incertitude de l'avenir, le remède se trouve dans la faculté de faire et de tenir des promesses.» Condition de l'homme moderne (1961) « La liberté d'opinion est une farce si l'information sur les faits n'est pas garantie et si ce ne sont pas les faits eux-mêmes qui font l'objet du débat.» La Crise de la culture (1968), Vérité et politique « La véracité n'a jamais figuré au nombre des vertus politiques, et le mensonge a toujours été considéré comme un moyen parfaitement justifié dans les affaires politiques.» « Les mots justes trouvés au bon moment sont de l'action.» « La pensée naît d'événements de l'expérience vécue et elle doit leur demeurer liée comme aux seuls guides propres à l'orienter. » "Politiquement, la faiblesse de l'argument du moindre mal a toujours été que ceux qui choisissent le moindre mal oublient très vite qu'ils ont choisi le mal.» "La confiance n'est pas une illusion vide de sens. A long terme c'est la seule chose qui puisse nous assurer que notre monde privé n'est pas aussi un enfer.» Hannah Arendt Aristote Voir les citations d'Aristote et les textes sur la médecine qui fondent les pratique prudentielles « personne ne devient jamais médecin par la simple étude d’un recueil d’ordonnances ». « les écrivains médicaux essayent bien d’indiquer non seulement les traitements, mais encore les méthodes de cure et la façon dont on doit soigner chaque catégorie de maladies, distinguant à cet effet les différentes dispositions du corps. Mais ces indications ne paraissent utiles qu’à ceux qui possèdent l’expérience, et perdent toute valeur entre les mains de ceux qui en sont dépourvus ». Aristote, Éthique à Nicomaque X, 10, 1181 b. A rapprocher de Galien, Méthode de traitement, l’impossibilité de définir une méthode de traitement universelle: « Dans ce passage de notre exposé, il devient patent, c’est clair, qu’il faut examiner la nature de la personne souffrante et que pour chaque individu, il existe une thérapie particulière ; et en outre, troisième constat patent, puisque ce qui est particulier à la nature humaine est inexprimable et inintelligible même pour qui a la science la plus rigoureuse, celui-là même serait le meilleur médecin de tous les états maladifs pris individuellement qui se donnerait une méthode grâce à laquelle il diagnostiquerait leur nature et aurait pour visée les médicaments propres à la particularité de chaque nature ». « ce n’est pas le genre humain en général qui reçoit une thérapie, mais chacun d’entre nous, avec bien évidemment des différences de crase et de nature ». « Pour ma part, si j’allais jusqu’à savoir exactement la nature de chacun, je serais personnellement l’égal d’Asclépios, tel que je le conçois ; mais, puisque c’est impossible, j’ai, en tout cas, décidé de m’exercer personnellement à m’approcher de cet idéal au maximum des capacités humaines ». Galien, Méthode de traitement, ch. 7, p. 196. Jacques Attali "Ce que le pouvoir ne comprend pas, il le mesure". Jacques Attali "Tout ordre qui élimine l'esthétique comme langue et la séduction comme parole implique inévitablement la dictature." "L'Internet représente une menace pour ceux qui savent et qui décident. Parce qu'il donne accès au savoir autrement que par le cursus hiérarchique." "Quiconque a essayé un jour d'entrer dans Internet sait qu'il ne faudrait pas parler d'"autoroutes" de l'information mais plutôt de labyrinthes." "Notre époque ne fait plus de musique. Elle camoufle par du bruit la solitude des hommes en leur donnant à entendre ce qu'elle croit être de la musique." "La musique d'ambiance n'est pas innocente. Elle n'est pas qu'une façon de dominer les bruits pénibles du travail. Elle peut être l'annonce du silence général des hommes." "L'utopie est toujours une affaire d'aube, de lève-tôt ou de rêveurs éveillés." Claude Bernard "Nous pouvons plus que nous ne savons" Claude Bernard. "L'art c'est moi, la science c'est nous" Claude Bernard. Pierre Bourdieu « L'opposition entre le libéralisme et l'étatisme qui occupe tant les essayistes, ne résiste pas une seconde à l'observation.» Pierre Bourdieu « Au nom de ce programme scientifique de connaissance, converti en programme politique d’action, s’accomplit un immense travail politique (dénié puisque, en apparence, purement négatif) qui vise à créer les conditions de réalisation et de fonctionnement de la « théorie » ; un programme de destruction méthodique des collectifs.» Pierre Bourdieu A rapporcher de Frédéric Pierru «...le néo-libéralisme ne saurait en aucune façon être assimilé au moins d'Etat. Il est au contraire une rationalité politique originale qui confère à l'Etat la mission de généraliser les relations concurrentielles et la forme entrepreneuriale y compris et surtout au sein de la sphère publique.» Frédéric Pierru « Toute tentative pour fonder une pratique sur l'obéissance à une règle explicitement formulée, que ce soit dans le domaine de l'art, de la morale, de la politique, de la médecine ou même de la science (que l'on pense aux règles de la méthode), se heurte à la question des règles définissant la manière et le moment opportun - kairos, comme disaient les Sophistes - d'appliquer les règles ou, comme on dit si bien, de mettre en pratique un répertoire de recettes ou de techniques, bref de l'art de l'exécution par où se réintroduit inévitablement l'habitus » (Bourdieu, in Bourdieu, P. (1972) Esquisse d'une théorie de la pratique.« Le propre de l’idéologie est d’imposer des évidences comme évidences. Le sujet fait corps avec les idées qui lui ont été « inconsciemment » transmises. » Pierre Bourdieu « Les catégories selon lesquelles un groupe se pense et selon lesquelles il se représente sa propre réalité contribuent à la réalité de ce groupe. » Pierre Bourdieu « Le groupe dominant coopte des membres sur des indices minimes de comportement qui sont l’art de respecter la règle du jeu jusque dans les transgressions réglées de la règle du jeu : la bienséance, le maintien. C’est la phrase célèbre de Chamfort : « Le grand vicaire peut sourire à un propos contre la religion, l’évêque rire tout à fait, le cardinal y joindre son mot (1). » Plus on s’élève dans la hiérarchie des excellences, plus on peut jouer avec la règle du jeu, mais ex officio, à partir d’une position qui est telle qu’il n’y a pas de doute. L’humour anticlérical de cardinal est suprêmement clérical. » Pierre Bourdieu «le discours hérétique doit non seulement contribuer à briser l'adhésion du sens commun en professant publiquement la rupture avec l'ordre ordinaire, mais aussi produire un nouveau sens commun et y faire entrer, investies de la légitimité que confèrent la manifestation publique et la reconnaissance collective, les pratiques et les expériences jusque-là tacites ou refoulées d'un groupe» (Ce que parler veut dire, op. cit., p. 151). « Une connaissance accrue des mécanismes qui gouvernent le monde intellectuel ne devrait pas (j'emploie à dessein ce langage ambigu) avoir pour effet de "décharger l'individu du fardeau gênant de la responsabilité morale" comme le craint jacques Bouveresse. Elle devrait au contraire lui apprendre à situer ses responsabilités là où se situent réellement ses libertés et à refuser obstinément les lâchetés et lâchages infinitésimaux qui laissent toute sa force à la nécessité sociale, à combattre en soi et dans les autres l'indifférentisme opportuniste ou le conformisme désabusé qui accorde au monde social ce qu'il demande, tous les petits riens de la complaisance résignée et de la complicité soumise.» Pierre Bourdieu ("Homo academicus") "Les agents sociaux (que ce soit un médecin qui fait un diagnostic ou un professeur qui donne une note à un examen), ont à l'état pratique des système classificatoires extrêmement complexes qui ne sont jamais constitués en tant que tel et qui ne peuvent l'être qu' au prix d'un travail considérable." Pierre Bourdieu (Raison pratiques) Note: Bourdieu oppose ici deux modes d'appréhension du futur: le "projet" calculé dans le cadre d'une rationalité instrumentale et "l'anticipation préperceptive" support des rationalités procédurales ("ce que sait la main" de Sennett, la "prudence" d'Aristote, par extension, les "compétences clés" individuelles et des collectifs (Hamel et Prahalad), les répertoires d'action ds professionnels de Mintzberg, les pratiques réflexives de Donald Schön, les pratiques prudentielles de Florent Champy...) La "variante soviétique" et le capital politique (Pierre Bourdieu) "Mais il va de soi que même si une idéologie officielle de type méritocratique peut tenter de le faire croire, toutes les différences dans les chances d'appropriation des biens et des services rares ne peuvent raisonnablement être rapportées à des différences dans le capital culturel et le capital scolaire détenus. Il faut donc faire l'hypothèse qu'il existe un autre principe de différenciation, une autre espèce de capital dont la distribution inégale est au principe des différences constatées, notamment dans les consommations et les styles de vie. Je pense en fait ici à ce qu'on peut appeler capital politique et qui assure à ses détenteurs une forme de d'appropriation des biens et de services publics (résidences, voitures, hôpitaux, écoles, etc.). Cette patrimonialisation des ressources collectives s'observe aussi lorsque, comme c'est le cas dans les pays scandinaves, une "élite" sociale démocrate est au pouvoir depuis plusieurs générations: on voit alors que la capital social de type politique qui s'acquiert dans les appareils des syndicats et des partis se transmet à travers le réseau des relations familiales, conduisant à la constitution de véritables dynasties politiques. les régimes qu'il faut appeler soviétiques (plutôt que communistes) ont poussé jusqu'à sa limite la tendance à l'appropriation privée des biens et des services publics (qui se manifeste aussi quoique de manière moins intense dans le socialisme français). Lorsque les autres formes d'accumulation sont plus ou moins complètement contrôlées, le capital politique devient le principe de différenciation primordial et les membres de la Nomenklatura politique ,n'ont guère d'autres adversaires." Pierre Bourdieu. Raison pratiques. Point - Essais p.33-34 Cornelius Castoriadis Voici quelques citations de Castoriadis à propos des pays de l'Est et de "l’hyperrégulation de la croissance économique". Elles partagent avec les sociétés occidentales le fait de se présenter comme des modèles de "développement" sans pour autant définir la fin de ce développement. Source : l'analyse du phénomène bureaucratique chez Castoriadis. Il est fécond de rapprocher cette analyse de celle de Michel Crozier ("le phénomène bureaucratique", "la crise de l'intelligence") «A cette signification imaginaire sociale « correspondent de nouvelles attitudes, valeurs et normes, une nouvelle définition sociale de la réalité et de l’être, de ce qui compte et de ce qui ne compte pas. » « Ce qui importe ici est la « coïncidence » et la convergence, que l’on constate à partir, disons, du XIVème siècle, entre la naissance et l’expansion de la bourgeoisie, l’intérêt obsédant et croissant porté aux inventions et aux découvertes, l’effondrement progressif de la représentation médiévale du monde et de la société, la Réforme, le passage « du monde clos à l’Univers infini », la mathématisation des sciences, la perspective d’un « progrès indéfini de la connaissance » et l’idée que l’usage propre de la Raison est la condition nécessaire et suffisante pour que nous devenions « maîtres et possesseurs de la Nature » (Descartes). » « Mais sous cette positivité extérieure se révèle de plus en plus la mystification qui s’y trouve en germe. » « L’universalité abstraite apparaît en même temps dans la politique, puisque l’Etat ou le « peuple » apparaît comme sujet du pouvoir, qui est en réalité le pouvoir de la bureaucratie . » « L’accélération de la concentration verticale et horizontale imposée par le besoin d’un contrôle et d’une réglementation de plus en plus complets des sources de matières premières et des marchés, aussi bien intérieurs qu’extérieurs ; l’extension de l’appareil militaire, l’échéance de la guerre totale et la transformation graduelle de l’économie en économie de guerre permanente » « La séparation de la direction et de la production immédiate, le transfert de la direction de l’activité de travail à une instance extérieure au travail et au travailleur ; la pseudo« rationalisation » ; le « calcul » et la « planification » étendue à des segments de plus en plus grands de la production et de l’économie, etc.-toutes ces fonctions, il est exclu qu’elles soient accomplies par des « personnes » « Le point de vue « universel » de la direction est en fait un point de vue particulier ; c’est le point de vue à la fois partial et partiel d’une couche particulière, qui n’accède qu’à une partie de la réalité, qui vit une vie à part de la production effective, qui a des intérêts propres à faire valoir. » « Tout d’abord, la bureaucratie dirigeante ne sait pas ce qu’elle doit diriger : la réalité de la production lui échappe, car cette réalité n’est rien d’autre que l’activité des producteurs et les producteurs n’informent pas les dirigeants, capitalistes privés ou bureaucrates, sur ce qui a lieu réellement » « Pour MARX, la « contradiction » inhérente au capitalisme était que le développement des forces productives devenait, au-delà d’un point, incompatible avec les formes capitalistes de propriété et d’appropriation privée du produit social et devait les faire éclater. Pour nous, la contradiction inhérente au capitalisme se trouve dans le type de scission entre direction et exécution que celui-ci réalise, et dans la nécessité qui en découle pour lui de chercher simultanément l’exclusion et la participation des individus par rapport à leurs activités. » Cornelius Castoriadis Georges Clemenceau "Ne craignez jamais de vous faire des ennemis ; si vous n'en avez pas, c'est que vous n'avez rien fait." Georges Clemenceau « Au premier mécompte en temps de guerre on crie à la trahison. C'est incapacité et défaillance de caractère qu'il faudrait dire. Des gens sans volonté qui afin d'échapper aux responsabilités se donnent pour règle de n'avoir point d'histoire, et meurent couverts de récompenses et de décorations, sont ceux qui nous font le plus de mal, en organisant la complicité générale du silence, quand il faudrait mettre l'intérêt du pays au dessus de sa propre tranquillité. » Georges Clémenceau 1913 « Je dénonce un mal qui nous ronge de toutes part...Dévergondage d'anarchie ou de réaction, c'est tout un, puisque le mal vient du pays lui-même, incapable de s'organiser sous les différentes formes de gouvernement qu'il a, depuis un siècle, successivement essayées. » Georges Clemenceau. « Il suffit d’ajouter « militaire » à un mot pour lui faire perdre sa signification. Ainsi la justice militaire n’est pas la justice, la musique militaire n’est pas la musique. » « Ne craignez jamais de vous faire des ennemis ; si vous n’en avez pas, c’est que vous n’avez rien fait. » « Un traître est celui qui quitte son parti pour s’inscrire à un autre ; et un converti, celui qui quitte cet autre pour s’inscrire au vôtre. » « Les polytechniciens savent tout, mais rien d’autre. » « Les fonctionnaires sont les meilleurs maris : quand ils rentrent le soir à la maison, ils ne sont pas fatigués et ont déjà lu le journal. » "On ne ment jamais autant qu’avant une élection, pendant la guerre et après la chasse" "Le Brésil est un pays d’avenir et le restera longtemps" « Ne craignez jamais de vous faire des ennemis ; si vous n’en avez pas, c’est que vous n’avez rien fait. » « Quand on a du caractère, il est toujours mauvais. » Farouchement opposé à la colonisation, il s’opposa à Jules Ferry qui déclarait : « Je répète qu’il y a pour les races supérieures un droit parce qu’il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures. » (Discours devant la Chambre des députés, 28 juillet 1885). Clemenceau lui répondit en ces termes : « Les races supérieures ont sur les races inférieures un droit qu’elles exercent et ce droit, par une transformation particulière, est en même temps un devoir de civilisation. Voilà, en propres termes, la thèse de M. Ferry et l’on voit le gouvernement français exerçant son droit sur les races inférieures en allant guerroyer contre elles et les convertissant de force aux bienfaits de la civilisation. Races supérieures ! Races inférieures ! C’est bientôt dit. Pour ma part, j’en rabats singulièrement depuis que j’ai vu des savants allemands démontrer scientifiquement que la France devait être vaincue dans la guerre franco-allemande, parce que le Français est d’une race inférieure à l’Allemand. Depuis ce temps, je l’avoue, j’y regarde à deux fois avant de me retourner vers un homme et vers une civilisation et de prononcer : homme ou civilisation inférieure ! [...] Je ne veux pas juger au fond la thèse qui a été apportée ici et qui n’est autre chose que la proclamation de la puissance de la force sur le Droit [...] » (Discours devant la Chambre des députés, 30 juillet 1885) Noam Chomsky « Si l'on ne croit pas à la liberté d'expression pour les gens qu'on méprise, on n'y croit pas du tout. » « La lutte contre l'idéalisation est la lutte contre la rationalité.» « Les intellectuels ont un problème : ils doivent justifier leur existence. » « La propagande est aux démocraties ce que la violence est aux dictatures. » Winston Churchill "Je ne crois aux statistiques que lorsque que je les ai moi même falsifiées" « La persuasion est la pire des formes de contrôle social, à l’exception de toutes les autres. » "Une pomme par jour éloigne le médecin, à condition de bien viser" Que la stratégie soit belle est un fait, mais n'oubliez pas de regarder le résultat. Winston Churchill "Le succès c'est d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme." "Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu'il ne nous prenne par la gorge. " " Un chameau est un cheval qui a été conçu par un comité" "Comité : Un groupe de personnes incapables de faire quoi que ce soit par elles-mêmes qui décident collectivement que rien ne peut être fait !" "Que la stratégie soit belle est un fait, mais n'oubliez pas de regarder le résultat." "La démocratie est un mauvais système, mais elle est le moins mauvais de tous les systèmes" Variante: "La démocratie est "la pire" de toutes les formes de gouvernement, à l'exception de toutes les autres." (Winston Churchill) "Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur ; vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre. "(lettre à Chamberlain) "En Angleterre, tout est permis, sauf ce qui est interdit. En Allemagne, tout est interdit, sauf ce qui est permis. En France, tout est permis, même ce qui est interdit. En U.R.S.S., tout est interdit, même ce qui est permis." "Il est meilleur d'être irresponsable et dans le vrai que responsable et dans l'erreur." "Le vice inhérent au capitalisme consiste en une répartition inégale des richesses. La vertu inhérente au socialisme consiste en une égale répartition de la misère." "L'écriture est une aventure. Au début c'est un jeu, puis c'est une amante, ensuite c'est un maître et ça devient un tyran." "Il n'y a pas de problème qui ne puisse se résoudre par une absence de prise de décision." Cioran "C’est à un reste de jugement que nous devons le privilège d’être encore superficiels." "Rien ne dessèche tant un esprit que sa répugnance à concevoir des idées obscures." "Qui ne connaît l'étrange sensation de plaisir des après-midi d'été, lorsqu'on s'abandonne à ses sens hors de toute problématique définie et que le sentiment d'une éternité sereine procure à l'âme un apaisement des plus inhabituels ? Il semble que tous les soucis de ce monde et les incertitudes spirituelles sont alors réduits au silence, comme devant un spectacle d'une exceptionnelle beauté, dont les charmes rendraient tout problème inutile." "L'Histoire se ramène à une classification des polices, car de quoi traite l'historien sinon de la conception que les hommes se sont fait du gendarme à travers les âges." "Mille ans de guerre consolidèrent l'Occident ; un siècle de « psychologie » l'a réduit aux abois." "Le processus de vieillissement dans l'univers verbal suit un rythme autrement accéléré que dans l'univers matériel. les mots, trop répétés, s'exténuent et meurent, alors que la monotonie constitue la loi de la matière." "Quiconque est assez insensé pour s'embarquer dans une œuvre, de quelque nature qu'elle soit, ne tolère pas, au fond de lui-même, la moindre restriction sur ce qu'il fait. Ses doutes sur soi le minent trop pour qu'il puisse affronter encore ceux qu'il inspire aux autres." "Personne ne sait sans avoir traversé des épreuves. Un esprit subtil peut être parfaitement superficiel. Il faut payer pour le moindre pas vers le savoir." "La culture est une somme d’inutilités : le culte de la nuance, la complicité délicate avec l’erreur, le jeu subtil et fatal avec l’abstraction, l’ennui, le charme de la dissolution. Le reste est agriculture." "Un peuple de bon goût ne peut pas aimer le sublime, qui n’est que la préférence du mauvais goût porté au monumental. La France considère tout ce qui dépasse la forme comme une pathologie du goût. Son intelligence n’admet pas non plus le tragique dont l’essence se refuse à être explicite, tout comme le sublime." "Rien ne survit à l’amour, hormis le regret de lui survivre. Regret accentué par l’amour de la musique." "Désunis, nous courrons à la catastrophe. Unis, nous y parviendrons. " "Quelqu'un que nous plaçons très haut nous devient plus proche quand il accomplit un acte indigne de lui. Par là, il nous dispense du calvaire de la vénération. Et c'est à partir de ce moment que nous éprouvons à son égard un véritable attachement." "Mes doutes, je les ai acquis péniblement ; mes déceptions, comme si elles m'attendaient depuis toujours, sont venues d'elles même." "Pour s’améliorer intérieurement il suffit de bien observer ses amis. Je suis très reconnaissant à tous mes amis que j’apprécie énormément, car j’ai tout fait pour ne pas avoir les mêmes défauts qu’eux. Mais je n’y suis pas parvenu." "Le scepticisme est l'élégance de l'anxiété." "Quand il me faut mener à bien une tâche, que j’ai estimée par nécessité ou par goût, à peine m’y suis-je attaqué, que tout me semble important, tout me séduit, sauf elle." "Rater sa vie, c’est accéder à la poésie –sans le support du talent." "Ce qui irrite dans le désespoir, c'est son bien-fondé, son évidence, sa "documentation" : c'est du reportage. Examinez, au contraire, l'espoir, sa générosité dans le faux, sa manie d'affabuler, son refus de l'événement : une aberration. une fiction. Et c'est dans cette aberration que réside la vie, et de cette fiction qu'elle s'alimente." "Sans l'idée d'un univers raté, le spectacle de l'injustice sous tous les régimes conduirait même un indifférent à la camisole de force." "Ce qui est fâcheux dans les malheurs publics, c'est que n'importe qui s'estime assez compétent pour en parler." "Le bistrot est fréquenté par les vieillards qui habitent l'asile au bout du village. Ils sont là, un verre à la main, se regardant sans se parler. Un d'eux se met à raconter je ne sais quoi qui se voudrait drôle. Personne ne l'écoute, en tout cas personne ne rit. Tous ont trimé pendant de longues années pour en arriver là. Autrefois, dans les campagnes, on les aurait étouffés sous un oreiller. Formule sage, perfectionnée par chaque famille, et incomparablement plus humaine que celle de les rassembler, de les parquer, pour les guérir de l'ennui par la stupeur." "À vingt ans, je n'avais en tête que l'extermination des vieux ; je persiste à la croire urgente mais j'y ajouterais maintenant celle des jeunes ; avec l'âge on a une vision plus complète des choses." (Rappelons que Cioran a un temps approuvé les thèses nationales socialistes.) "Sans Bach, Dieu serait diminué. Sans Bach, Dieu serait un type de troisième ordre. Bach est la seul chose qui vous donne l'impression que l'univers n'est pas raté.Tout y est profond, réel, sans théâtre. On ne peut supporter Liszt après Bach. S'il y a un absolu, c'est Bach (...) Sans Bach je serais un nihiliste absolu." Confucius "Quand une civilisation va mal, il est urgent de guérir le langage." Confucius Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté. L'expérience est une lanterne attachée dans notre dos, qui n'éclaire que le chemin parcouru Une image vaut mille mots. Sans principes communs, ce n'est pas la peine de discuter. Choisissez un travail que vous aimez et vous n'aurez pas à travailler un seul jour de votre vie. Ne parlez jamais de vous, ni en bien, car on ne vous croirait pas, ni en mal car on ne vous croirait que trop. Ce n'est qu'avec les yeux des autres que l'on peut bien voir ses défauts. (Confucius) Sans langage commun les affaires ne peuvent être conclues "If language is not correct, then what is said is not what is meant; if what is said is not what is meant, then what must be done remains undone; if this remains undone, morals and art will deteriorate; if justice goes astray, the people will stand about in helpless confusion. Hence there must be no arbitrariness in what is said. This matters above everything." Michel Crozier Crozier dans la florilège des ubulogues « Une organisation bureaucratique serait une organisation qui n’arrive pas à se corriger en fonction de ses erreurs et dont les dysfonctions sont devenues un des éléments essentiels de l’équilibre » (Michel Crozier) « On ne se parle pas de bastille à bastille, de donjon à donjon, même si l'on organise ce simulacre de rencontre qu'est le dialogue social tel qu'il est pratiqué par tous les gouvernements, de droite comme de gauche et par toutes les organisations patronales et syndicales. Lorsqu'il a voulu entreprendre la modernisation de l'administration publique, Michel Rocard, par exemple a fait une erreur stratégique majeure. Il a choisi comme priorité le développement du dialogue social. Ce faisant, il donnait l'impression de vouloir obtenir des syndicats qu'ils échangent des éléments traditionnels de protection que constituent souvent des règles anachroniques contre une participation au management. Cette démarche pouvait donner à penser que les employés, les fonctionnaires et leurs syndicats étaient les premiers responsables des blocages et de l’inefficacité de l'administration publique alors que la responsabilité première est celle du management. » Michel Crozier "La crise de l'intelligence - Essai sur l'impuissance des élites à se réformer" 1995 « Dans une société comme la notre paralysée par les cloisonnements hiérarchiques et catégoriels, le dialogue social a épuisé toutes ses vertus. Un tel système, en apparence participatif et démocratique, est en fait bureaucratique et oppressif car il entrave la communication et transforme le parler-vrai en langue de bois. » « La plaisanterie passée à la postérité de Woody Allen "C'est bien la solution mais rappelez moi quel est le problème?", vaut d'être méditée. Tout se passe comme si on se précipitait sur LA solution sans s'être préoccupé au préalable du problème d'origine. (...) En réalité la solution telle qu'on la préconise devient souvent en elle-même un problème. » « L'absurdité française, c'est de croire que la formation des ingénieurs comme machine à trouver des solutions est la bonne formule pour recruter des dirigeants qui auront surtout comme tâche de déterminer quels sont les véritables problèmes. » « Cela ne se limite pas à l’administration: on retrouve le même jeu chez les consultants, qui ne sont souvent que des "courtiers en solutions". Il existe en fait un marché dans ce domaine: quantité de gens travaillent à trouver des solutions qui n'ont pas de relations directes avec les problèmes que rencontrent les hommes de terrain. Les consultants et les sages du management en recueillent un succès médiatique certain, beaucoup plus que grâce à l'analyse des problèmes qu'ils auront pu faire ou aux réussites pratiques qu'ils auront guidé. La mode joue un rôle déterminant dans leur succès. On voudra d'abord inventer une solution séduisante et on cherchera ensuite le problème auquel elle peut s'appliquer. (...)» « On remarquera que le caractère universel d'une solution la rend beaucoup plus rentable qu'une solution prisonnière du problème pour lequel elle a été formulée. En conséquence pour être rentable, une solution doit être exportée et donc répétée. » « Le décideur et traditionnellement considéré en France comme un surhomme qui sait tout faire et doit avoir réponse à tout, faute de quoi il sera jugé incapable. Par ailleurs on observe un mépris total du travail collégial et des commissions. Or le travail d'analyse, de réflexion et de préparation doit se faire, nous l'avons vu, indépendamment de la bureaucratie concernée qui étouffe les problèmes. » « La France, croyons nous, est au dessus de Français, et ceux-ci doivent surmonter leur égoïsme pour s'y rallier, car sans elle, ils ne peuvent être un grand peuple. L'intérêt général qui est celui de la France et non des Français, s'incarne dans des serviteurs à part, ces grands commis de l'Etat, soigneusement sélectionnés, éduqués pour en être les gardiens. Les politiques, bien sûr, décident en dernier ressort, mais ils sont orientés et guidés par les fonctionnaires qui ont le monopole de la préparation de leurs décisions et qui tendent à imposer leur conception de l'intérêt général. » « Pour progresser il ne faut pas que le politique décrète ce qui doit être réalisé. Il doit accepter d'investir massivement - même si cela n'est pas très onéreux - dans la connaissance des systèmes humains réels que l'on croit commander au nom de l'intérêt général, ainsi que dans la formation de leurs futurs responsables à un raisonnement moderne, c'est à dire dépassant la logique de la commande soi-disant démocratique, en fait bureaucratique. » « La dérive technicienne et technocratique de la classe politique française l'éloigne de l'empirique, de la connaissance de la pratique et de l'expérience de ceux qui sont opérationnels. L'extraordinaire importance de ce scandale, comparable l'affaire Dreyfus, tient au fait que ce phénomène qu'on observe dans tous les domaines, n'a pas épargné un secteur prestigieux que l'on croyait à l'abri, la médecine. » « Or nos solutions recettes, contrôle de gestion , développement des motivations, projet d'entreprise, qualité totale, sont de moins en moins opérantes, voire contre-productives dans certains cas. Nos dirigeants commencent à s'affoler, à perdre leur crédibilité. C'est alors que l'on régresse vers les modes de raisonnement et d'organisation qui n'ont jamais été réellement dépassés: la centralisation du pouvoir de décision, l'ordre hiérarchique, l'arbitrage et la répartition de la pénurie. » Michel Crozier - "La crise de l'intelligence" La société bloquée « L'autorité absolue et arbitraire est maintenue dans son principe et comme dernier et rassurant recours, mais elle est rendue inoffensive par la centralisation qui l'éloigne et la stratification qui protège l'individu contre elle. » « Le style administratif est au cœur de la vie collective française. Il est au centre de tous les modèles d'action et d'organisation de la société française. Deux traits se dégagent principalement : - d'une part, la peur des relations face à face qui risquent d'entraîner des conflits ou des situations de dépendance et sont de toute manière une menace pour l'autonomie de l'individu; - d'autre part, une conception absolutiste de l'autorité sans laquelle on ne peut imaginer la réussite de la moindre action collective. » « Quand on affronte les problèmes de demain avec les organisations d'hier, on récolte les problèmes d'aujourd'hui. » « On ne change pas la société par décret. » « ...Nous avons pu constater dans plusieurs enquêtes menées dans des organisations publiques aussi bien que privées, que les employés les plus capables de participer, ceux qui étaient le mieux informés, les plus intéressés par la marche de l'entreprise, n'étaient pas du tout les bons employés, loyaux et fidèles au sens traditionnel, mais ceux qui paraissaient le moins liés à l'entreprise. La politique traditionnelle des entreprises, qui consiste avant tout à s'attacher leur personnel, est donc un non-sens du point de vue de la participation. La stabilité que l'on obtient ainsi s'achète au prix d'un gaspillage de ressources humaines. (...) Mais la liberté, qui est nécessaire pour la participation, exige une très grande faculté d'adaptation des individus. Et l'on peut se demander si une difficulté essentielle du développement de la participation n'est pas cette tradition de fidélité passive, cette passion de la sécurité,qui jouent un tel rôle par exemple chez les cadres français. » Le phénomène bureaucratique "L’administration publique française a cherché à former une catégorie spéciale de hauts fonctionnaires dégagés des responsabilités immédiates pour faire face à ce problème et devenir ainsi les agents du changement." Le phénomène bureaucratique page 383 Coûts « Il y a autant de types de coût que d’utilisation possibles. Chaque type de coût est défini par trois caractéristiques: son objet, son contenu et le moment auquel est fait le calcul. » L Geoffroy « le coût d’opportunité d’une ressource correspond à ce qu’elle rapporterait dans l’utilisation la plus rémunératrice parmi toutes les stratégies réalisables ». Marc Brémond De Gaulle "Tout peut, un jour, arriver, même qu'un acte conforme à l'honneur et à l'honnêteté apparaisse en fin de compte, comme un bon placement politique." De Gaulle "Le caractère, c'est d'abord de négliger d'être outragé ou abandonné par les siens." "En général, les gens intelligents ne sont pas courageux et les gens courageux ne sont pas intelligents" "L'indépendance, c'est la clochardisation" "Les gaulois n'ont pas changé. Leurs chefs détestent obéir. Mais ils adorent discuter". "La politique et la stratégie de la guerre ne sont qu'une perpétuelle concurrence entre le bon sens et l'erreur." "Il vaut mieux avoir une méthode mauvaise plutôt que de n'en avoir aucune." "La vie n'est pas le travail : travailler sans cesse rend fou" "Le désir du privilège et le goût de l'égalité, passions dominantes et contradictoires des Français de toute époque." "Je n'aime pas les socialistes parce qu'ils ne sont pas socialistes. Je n'aime pas les communistes parce qu'il sont communistes. Je n'aime pas les miens parce qu'ils pensent trop à l'argent." "Le difficile n'est pas de sortir de l'X mais de sortir de l'ordinaire" "Recevoir un grand nombre de journalistes est un plaisir. Un petit nombre un ennui. Un seul d'entre eux : un supplice" "Délibérer est le fait de plusieurs. Agir est le fait d'un seul" "Prenez invariablement la position la plus élevée, c'est généralement la moins encombrée." "La véritable école du Commandement est la culture générale" "La réforme oui, la chienlit non !" Auguste Detoeuf "Le personnage essentiel d'une industrie, c'est le contremaître. Il faut cinq ans pour faire un ouvrier, dix ans pour faire un ingénieur, vingt ans pour faire un contremaître." "Il y a trois manières de se ruiner, disait le grand Rothschild : "le jeu, les femmes, et les ingénieurs". Les deux premières sont plus agréables, mais la dernière est plus sûre." "Un bilan est inéluctablement faux. Car, ou bien l'on y porte les choses pour ce qu'elles ont coûté, et ce qu'elles ont coûté n'est généralement plus ce qu'elles valent, ou on prétend les porter pour ce qu'elles valent, et comment voulez-vous savoir ce que vaut une chose qu'on vendra on ne sait pas quand, ni comment, et que peut-être on ne vendra jamais ? Les actionnaires croient qu'ils veulent des bilans justes ; mais ils désirent des bilans faux. Si les comptes des profits et pertes qu'on leur présente marquaient, dans leur intégralité, les variations annuelles qu'imposent à l'industrie les conditions du marché, les actionnaires ne supporteraient ni la joie de la bonne année, ni l'effroi de la mauvaise." Peter Drucker « L'administration par objectif est efficace si vous connaissez les objectifs. Mais 90% du temps vous ne les connaissez pas ». « The model for management that we have right now is the opera. The conductor of an opera has a very large number of different groups that he has to pull together. The soloist, the chorus, the ballet, the orchestra, all have to come together - but they have a common score. What we are increasingly talking about today are diversified groups that have to write the score while they perform. What you need now is a good jazz group. » Peter Drucker « Il n'y a rien de plus inutile que de faire avec efficacité quelque chose qui ne doit pas du tout être fait ». « On obtient des résultats en exploitant des opportunités, non en résolvant des problèmes ». « La chose la plus importante en communication, c'est d'entendre ce qui n'est pas dit ». « Le monde occidental est passé en quelques années de l'exploitation intensive du travail à l'exploitation intensive du capital. » - Extrait du magazine Red Herring - 30 janvier 2001 « La meilleure façon de prédire l’avenir, c’est de le créer ». « Chaque fois que vous voyez une entreprise qui réussit, dites-vous que c'est parce qu'un jour quelqu'un a pris une décision courageuse ». « L'innovation systématique requiert la volonté de considérer le changement comme une opportunité ». « La raison d'être d'une organisation est de permettre à des gens ordinaires de faire des choses extraordinaires ». « Le rang ne confère ni privilège ni pouvoir. Il impose la responsabilité » « Nous ne pouvons pas à la fois vivre dans la crainte de perdre notre emploi et être capable d’assumer la responsabilité de notre tâche. » « Il n’y a pas “un” caractère d’entrepreneur. Mais il faut “du” caractère pour l’être. » « Comme l'apprend vite tout bon rédacteur, c'est justement ce qui est évident qui doit être souligné - sinon on passera à côté. » « Les économistes pensent que les pauvres ont besoin d'eux pour leur dire qu'ils sont pauvres. » « L'entreprise est la première institution humaine qui a été conçu pour créer le changement. » François Dupuy Retrouvez François Dupuy sur le florilège des ubulogues La rhétorique managériale finit même par adopter des formulations à ce point vide de contenu qu'elles n'ont pas de contraire. Avoir l'ambition d'être un leader est engageant, mais qui souhaite adopter la posture du suiveur? Etre le champion de l'excellence est sans doute motivant mais qui rêve d'être celui de la médiocité? Non seulement les mots mais aussi la parole perdent leur sens, générant chez ceux qui écoutent cynisme et désarroi." François Dupuy "La fatigue des élites "Tout est contrôlé, et rien n'est sous contrôle". Le coupe infernal intégration - processus: "Reconquérir le pouvoir sur des acteurs ou des structures qui ont pris leur autonomie parce qu'ils contrôlaient l'accès au client fait partie de ce que les entreprises appellent dans leur vocabulaire spécifique - aller vers plus d'intégration"... "Rappelons qu'aujourd'hui, si on en appelle moins à l'autonomie qu'à la coopération, c'est que cette dernière est un vecteur de réduction des coûts." "... ces processus génèrent plus de difficultés qu'ils ne créent de visibilité;... au lieu de donner aux entreprise les moyens de de reprendre le contrôle d'elles-mêmes ils découragent les bonnes volontés et encouragent les comportements routiniers et bureaucratiques." "Il est remarquable que les entreprises mettent un soin à distinguer l'intégration - tous suivent les mêmes processus - et la centralisation - tout se décide au sommet. Intéressante distinction intellectuelle qui peut séduire et donner lieu à des notes internes qui l'expliquent et la démontrent." "Ce qui est le plus surprenant pour les observateurs c'est l'application obstinée avec laquelle chacun fait semblant d'y croire. Un consensus s'établit pour que l'on crée les processus ... qui définissent les tâches avec précision. Qu'ils soient appliqués et, bien évidemment "stratégiquement" utilisés par les acteurs n'est le problème de personne." Pour François Dupuy ("Lost in management" - Seuil) l'intégration recouvre souvent sous un terme de novlangue pudique une tentative de reprise de contrôle par la rationalité managériale. On a "laissé filer le travail", le "client", les défaillances des "organisations en silos". L'intégration sert de tentative vouée à l'échec, dans ce qu'il nomme le "couple infernal intégration processus", de reprendre le contrôle en substituant à la bureaucratie weberienne la standardisation issue de l'analyse des processus. Albert Einstein "La théorie, c'est quand on sait tout et que rien ne fonctionne. La pratique, c'est quand tout fonctionne et que personne ne sait pourquoi. Ici, nous avons réuni théorie et pratique : Rien ne fonctionne... et personne ne sait pourquoi !" Albert Einstein "We can't solve problems by using the same kind of thinking we used when we created them" Albert Einstein "Si les faits ne correspondent pas à la théorie, changez les faits." "Ce qui compte ne peut pas toujours être compté, et ce qui peut être compté ne compte pas forcément." "Le mental intuitif est un don sacré et le mental rationnel est un serviteur fidèle. Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don." "La folie, c'est se comporter de la même manière et s'attendre à un résultat différent." “Insanity: doing the same thing over and over again and expecting different results.” "Ne fais jamais rien contre ta conscience, même si l'Etat te le demande." "Si vous ne pouvez expliquer un concept à un enfant de six ans, c'est que vous ne le comprenez pas complètement." "La perfection des moyens et la confusion des buts semblent caractériser notre époque." "Pour être un membre irréprochable parmi une communauté de moutons, il faut avant toute chose être soi-même un mouton." "La connaissance s'acquiert par l'expérience, tout le reste n'est que de l'information." "Inventer, c'est penser à côté." "Le progrès technique est comme une hache qu'on aurait mis dans les mains d'un psychopathe." "Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé." "Un problème sans solution est un problème mal posé." "La seule chose absolue dans un monde comme le nôtre, c'est l'humour." "Quiconque prétend s'ériger en juge de la vérité et du savoir s'expose à périr sous les éclats de rire des dieux puisque nous ignorons comment sont réellement les choses et que nous n'en connaissons que la représentation que nous en faisons." "Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire." Variante: "Ce qui m'effraie, ce n'est pas l'oppression des méchants ; c'est l'indifférence des bons."Martin Luther King Michel Foucault "Entre l'opinion et la connaissance scientifique on peut reconnaître l'existence d'un niveau particulier qu'on propose d'appeler celui du savoir (...); il comporte (...) des règles qui lui appartiennent en propre." "La clinique apparaît comme une dimension essentielle de l'hôpital. J'entends ici par clinique l'organisation de l'hôpital comme lieu de formation et de transmission du savoir." Michel Foucault. "La gouvernementalité désigne l'activité qui permet de gouverner par la liberté, de manière à ce que les individus "en viennent à se conformer d'eux-mêmes à certaines normes" Sigmund Freud "Il y a très longtemps déjà, j’ai fait mien le mot plaisant qui veut qu’il y ait trois métiers impossibles : éduquer, guérir, gouverner ..." "Le premier être humain à jeter une insulte, plutôt qu'une pierre est le fondateur de la civilisation" “La civilisation est quelque chose d’imposé à une majorité récalcitrante par une minorité ayant compris comment s’approprier les moyens de puissance et de coercition” "Quelquefois, un cigare est juste un cigare." "L'éducation doit chercher sa voie entre le Scylla du laissez-faire et le Charybde de l'interdiction." "L'instinct, c'est la façon dont un organisme a à se dépêtrer aux meilleures fins avec un organe." "L'humour a non seulement quelque chose de libérateur, mais encore quelque chose de sublime et d'élevé." "Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose." "Après trente ans passés à étudier la psychologie féminine, je n'ai toujours pas trouvé de réponse à la grande question: Que veulent-elles au juste ?" "Autrui joue toujours dans la vie de l'individu le rôle d'un modèle, d'un objet, d'un associé ou d'un adversaire." "Une fête est un excès permis, voire ordonné" "Il existe infiniment plus d'hommes qui acceptent la civilisation en hypocrites que d'hommes vraiment et réellement civilisés." John K. Galbraith « Je suis aujourd’hui frappé par le rôle du pouvoir dans la vie économique, et par la part immense que prend en toute innocence l’enseignement économique traditionnel quand il s’agit de cacher ce rôle. » J.-K. Galbraith, L’Ère de l’opulence. « Les modèles économiques servent fréquemment à détourner des questions socialement pressantes.» John Kenneth Galbraith « Il n'existe aucun processus ni problème économique qui ne puisse être formulé en langage clair et mis à la portée du lecteur cultivé et intéressé. » John Kenneth Galbraith « L’initiative de décider ce qui devra être produit n’appartient pas au consommateur souverain […] les ordres ne vont pas seulement du consommateur au producteur ; ils vont aussi du producteur au consommateur conformément aux besoins de la technostructure. C’est ce que nous appelons la filière inversée. » J.-K. Galbraith, Le Nouvel État industriel.* John Kenneth GALBRAITH (1908- ) dans son livre paru en 1968 "LE NOUVEL ETAT INDUSTRIEL" décrit des firmes qui dominent le marché au lieu de subir sa loi (le concept de "filière inversée"). Les grandes firmes sont des organisations rationnelles qui utilisent la planification comme mode régulation. Le consommateur se voit imposer ses besoins, pour réduire les risques les firmes s'entendent pour se partager les marchés et fixer les prix. Extrait de: http://aehsc.chez.com/entreprisetdevteco.htm "Dans ces organisations complexes, le pouvoir devient anonyme, transféré aux managers salariés qui forment ce que Galbraith appelle la "technostructure" dont la logique est une logique de conservation et de développement du pouvoir plus qu'une logique de maximisation du profit. Le profit demeure cependant essentiel au maintien en place des managers salariés, il légitime leur gestion, contente leurs actionnaires, permet l'investissement et la croissance externe. Pour Galbraith, l'innovation est menacée car elle représente le risque dans l'organisation, le pouvoir économique confisqué par les technocrates menace la démocratie et la satisfaction réelle des consommateurs. L'auteur appelle de ses voeux le développement de contrepouvoirs forts issus de la société civile (pouvoir compensateur des syndicats, des organisations de consommateur par exemple) pour limiter la toute puissance des grandes firmes industrielles et de leurs dirigeants. L'appel a l'Etat n'est pas exclu par Galbraith en cas d'insuffisance des pouvoirs compensateurs privés." Galbraith doit ainsi être confronté à: « La responsabilité sociétale de l’entreprise est d’accroître ses profits » Milton Friedman « L’opinion doit apprendre à tolérer l’inégalité comme moyen d’atteindre une plus grande prospérité pour tous. » Lord Griffiths, vice-président de Goldman Sachs, The Guardian, 21 octobre 2009. Sholom Glouberman « La façon dont les médecins sont rémunérés pourrait ne pas être aussi importante que le montant et la stabilité du revenu.» Sholom Glouberman. Les risques associés à la déstabilisation des systèmes complexes. (Commentaire d'un article d'André Pierre Contandriopoulos) « Le changement du mode de rémunération des médecins s'appuie sur l'hypothèse que ceux-ci cherchent toujours à maximiser leur revenu c'est à dire qu'ils se comportent toujours comme des agents économiques rationnels. Les économistes empiriques ont commencé à mettre en doute la notion que de tels stimulants économiques classiques fonctionnent universellement. Il demeure certain que dans le cas des médecins, des preuves substantielles montrent qu'ils n'opèrent pas. Une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, 1990) laissait croire que, dans la plupart des pays de l'OCDE, le revenu des médecins se trouvait dans une plage étroite allant de trois à cinq fois le revenu national moyen. Cela correspond à la conclusion répandue que les médecins travaillent jusqu'à atteindre un revenu cible et qu'il s'attendent à avoir le train de vie de la classe moyenne supérieure. Lorsque le changement de leur mode de rémunération menace la sécurité de leur mode de vie, ils réagissent férocement ou trouvent d'autres modes de rémunération. Toutefois lorsque leur mode de vie reste stable et assuré, d'autres valeurs prédominent. Contandriopoulos reconnait lui-même les valeurs profondes auxquelles répondent les médecins comme le puissant désir d'agir au mieux pour leurs patients, de maintenir leurs connaissances et leurs habiletés à un haut niveau de compétence, d'utiliser l'équipement et les procédures les plus à jour, etc. Ces valeurs l'emportent souvent sur le revenu une fois les niveaux visés atteints. » Antonio Gramsci Sur Wikipédia "Je suis pessimiste par l'intelligence mais optimiste par la volonté." Lettres de prison « Le pessimisme est d'humeur, l'optimisme est de volonté ». Alain "Plus l'histoire d'un pays est ancienne, plus nombreuses et pesantes sont ces couches stratifiées de paresseux et de parasites qui vivent du «patrimoine des ancêtres», de ces retraités de l'histoire économique." "Le malheur a habituellement deux effets: souvent il éteint toute affection envers les malheureux, et, non moins souvent, il éteint chez les malheureux toute affection envers les autres." Lettres de prison "Il faut avoir une parfaite conscience de ses propres limites, surtout si on veut les élargir." Lettres de prison « La crise, c'est quand le vieux se meurt et que le jeune hésite à naître », ou dans une traduction plus littéraire, « Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent les monstres ». Hayek « Un économiste qui est seulement un économiste est susceptible d’être un fléau. » Friedrich August Von Hayek Hayek à propos des experts: "Ils sont toujours sans hésitation en faveur du développement des institutions dont ils sont les experts" Mettre en lien avec Gordon Tullock sur le marché politique dans la perspesctive plus générale de la théorie des choix publics "Les agents de l'Etat ont pour but principal de satisfaire leur utilité, c'est à dire de servir leurs intérêts personnels dans le cadre de certaines limites institutionnelles et ensuite seulement se préoccupe de la politique que l'opinion attend d'eux." Gordon Tullock "Le marché politique: analyse économique des processus politiques" Martin Heidegger « Aucune chose n'est, où manque le mot. » Martin Heidegger « L'Histoire est une projection dans le passé, de l'avenir que s'est choisi l'homme. » Martin Heidegger « La technique englobe tous les domaines de l’étant : la nature objectivée, la culture maintenue en mouvement, la politique dirigée, les idéaux exagérés. La technique est la métaphysique achevée » « L’essence de l’art, c’est la vérité se mettant elle-même en oeuvre. » Aldous Huxley La médecine a fait tant de progrès que plus personne n’est en bonne santé. Aldous Huxley Je défie un ermite de jeûner sans donner un goût exquis à son eau claire et à ses légumes. Les faits ne cessent pas d'exister parce qu'on les ignore. Il y a trois sortes d'intelligence : l'intelligence humaine, l'intelligence animale et l'intelligence militaire. Qui contrôle le passé contrôle l'avenir. A mesure que diminue la liberté économique et politique, la liberté sexuelle a tendance à s'accroître en compensation Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l'Histoire est la leçon la plus importante que l'Histoire nous enseigne. Les mots peuvent ressembler aux rayons X ; si l'on s'en sert convenablement, ils transpercent n'importe quoi. Les détails, comme chacun le sait, conduisent à la vertu et au bonheur ; les généralités sont, au point de vue intellectuel, des maux inévitables. Emmanuel Kant « Ce qui a un prix n'a pas de valeur."» Emmanuel Kant « Tout a ou bien un prix, ou bien une dignité. On peut remplacer ce qui a un prix par son équivalent; en revanche ce qui n'a pas de prix, et donc pas d'équivalent, c'est ce qui possède une dignité.» Kant fondements de la métaphysique des mœurs 1785 « Personne ne peut me contraindre à être heureux d'une certaine manière. » Kant « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours comme une fin, et jamais simplement comme un moyen » Emmanuel Kant Confronter cette citation à l'utilitarisme de Bentham: « On dit qu’une action est conforme au principe d’utilité, quand la tendance qu’elle a d’augmenter le bonheur de la communauté l’emporte sur celle qu’elle a de le diminuer » Jeremy Bentham « Par principe d’utilité, il faut entendre le principe qui approuve ou désapprouve quelque action que ce soit en fonction de sa tendance à augmenter ou diminuer le bonheur de la partie dont l’intérêt est en jeu. » Jeremy bentham (cité dans l'art d'ignorer les pauvres de John K. Galbraith) « Je dus donc abolir le savoir afin d'obtenir une place pour la croyance ». Emmanuel Kant (critique de la raison pure) « Ose penser par toi-même ». devise de l'aufklärung (les lumières) Raymond Massé Les sciences sociales au défi de la santé publique « Ces nouveaux questionnements ne doivent pas faire oublier l’existence de certains dérapages dans les pratiques de santé publique. Il est évident que : la santé publique doit être analysée comme outil de promotion de la valeur santé et le lieu d’un discours visant à justifier l’accroissement et le développement du « marché des soins et services de prévention et de promotion de la santé » ; elle renforce le pouvoir biomédical à travers le créneau de la prévention ; les interventions préventives entraînent des empiètements sur l’autonomie des personnes, sur leur libre-arbitre ou sur leur vie privée ; la prévention devient, entre les mains de l’État, un outil de gestion des déficits budgétaires générés par les soins curatifs. » John Maynard Keynes « Le problème politique de l’humanité consiste à combiner trois choses : l’efficacité économique, la justice sociale et la liberté individuelle. » "Les économistes sont présentement au volant de notre société, alors qu'ils devraient être sur la banquette arrière." John Maynard Keynes « Tous les hommes politiques appliquent sans le savoir les recommandations d'économistes souvent morts depuis longtemps et dont ils ignorent le nom. » John Maynard Keynes « La sagesse universelle enseigne qu'il vaut mieux, pour sa réputation, échouer avec les conventions que réussir contre elles » « La difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes. » La Boetie « Soyez résolus à ne plus servir, et vous voilà libres. » « La première raison de la servitude volontaire, c'est l'habitude. » « Les tyrans ne sont grands que parce que nous sommes à genoux. » « Pour que les hommes, tant qu'ils sont des hommes, se laissent assujettir, il faut de deux choses l'une : ou qu'ils y soient contraints, ou qu'ils soient trompés. » Jacques Lacan La "ruse de la raison" consiste à faire croire aux individus que "le sujet dès l'origine et jusqu'au bout sait ce qu'il veut" Citations psychanalyse http://www.psychanalyse-en-ligne.org/citations/ "La découverte de l'inconscient ... c'est que la portée du sens déborde infiniment les signes manipulés par l'individu" "C'est le regard de l'autre qui me constitue." "La découverte de l'inconscient ... c'est que la portée du sens déborde infiniment les signes manipulés par l'individu." "Un sujet normal est essentiellement quelqu'un qui se met dans la position de ne pas prendre au sérieux la plus grande part de son discours intérieur." "Dans la perspective freudienne, l'homme, c'est le sujet pris et torturé par le langage." Le Séminaire (1973), III Jacques Lacan "La fonction du langage n'est pas d'informer, mais d'évoquer."Jacques Lacan Langage, communication & novlangue Novlangue: La rhétorique managériale finit même par adopter des formulations à ce point vide de contenu qu'elles n'ont pas de contraire. Avoir l'ambition d'être un leader est engageant, mais qui souhaite adopter la posture du suiveur? Etre le champion de l'excellence est sans doute motivant mais qui rêve d'être celui de la médiocité? Non seulement les mots mais aussi la parole perdent leur sens, générant chez ceux qui écoutent cynisme et désarroi." François Dupuy "La fatigue des élites" Dans le roman de George Orwell, 1984 , Syme, un collègue de Winston, en charge du dictionnaire Novlangue, explique le but du Novlangue : « Ne voyez-vous pas que le véritable but du Novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n’y aura plus de mots pour l’exprimer. » « Aucune chose n'est, où manque le mot. » Martin Heidegger « Manier savamment une langue, c’est pratiquer une espèce de sorcellerie évocatoire. » Baudelaire, parlant de la poésie "Une carte n’est pas le territoire." Prolégomènes aux systèmes non-aristotéliciens et à la Sémantique générale. Alfred Korzybski Nom familier à ceux qui ont lu "le monde des non-A", roman d'A. E. Van Vogt classique de la Science-Fiction traduit par Boris Vian. "Les mots sont les jetons des sages qui ne s'en servent que pour calculer mais il sont la monnaie des sots qui les estiment en vertu de l'autorité. Hobbes." Léviathan « Le changement de lexique – quand il pénètre l’intimité mentale de tout un groupe social – finit par changer totalement sa pratique » Claude Quentin, cité par Philippe Svandra ("LE SOIN EST-IL SOLUBLE DANS LA BIENTRAITANCE ?") « Les hommes qui habitent les pays démocratiques, ont donc souvent des pensées vacillantes ; il leur faut des expressions très larges pour les renfermer. Comme ils ne savent jamais si l'idée qu'ils expriment aujourd'hui conviendra à la situation nouvelle qu'ils auront demain, ils conçoivent naturellement le goût des termes abstraits. Un mot abstrait est comme une boîte à double fond ; on y met les idées que l'on désire, et on les en retire sans que personne le voie.» Tocqueville "Entre ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous voulez entendre, Ce que vous entendez, Ce que vous croyez comprendre, Ce que vous voulez comprendre, Ce que vous comprenez... Il y a au moins neuf possibilités de ne pas s’entendre!" Paul Watzlawick "La parole dépourvue de sens annonce toujours un bouleversement prochain. Nous l'avons appris. Elle en était le miroir anticipé." René Char "Mal nommer les choses c'est ajouter au malheur du monde." Albert Camus. "Le langage fabrique les gens plus que les gens ne fabriquent le langage." Johann Wolfgang von Goethe "Les mots peuvent être comme de minuscules doses d'arsenic: on les avale sans y prendre garde et voilà qu'après quelque temps l'effet toxique se fait sentir." Victor Klemperer Le langage est un ensemble de citations. Le livre de Sable Jorge Luis Borges Le vrai et le faux sont des attributs du langage, non des choses. Et là où il n'y a pas de langage, il n'y a ni vérité, ni fausseté. Léviathan (1651) Thomas Hobbes La véritable création commence où finit le langage. Le cri d'Archimède Arthur Koestler Si vous faites l'inventaire des causes du malheur de l'humanité, mettez au premier rang le langage. C'est le poison qui rend fou, et qui détruit l'espèce. Les call-girls (1975) Arthur Koestler Ce qui persuade, c'est le caractère de celui qui parle, non son langage. Hymnis Citations de Ménandre Bref, le cliché nous est signe que le langage soudain a pris le pas sur un esprit dont il vient contraindre la liberté, et le jeu naturel. Les Fleurs de Tarbes ou La terreur dans les Lettres (1936-1941) Jean Paulhan L'auteur de lieux communs cède à la puissance des mots, au verbalisme, à l'emprise du langage, et le reste. Les Fleurs de Tarbes ou La terreur dans les Lettres (1936-1941) Jean Paulhan L'envie ne saurait se cacher. Elle accuse et juge sans preuves; elle grossit les défauts; elle a des qualifications énormes pour les moindres fautes. Son langage est rempli de fiel, d'exagération et d'injure. Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues "Quand une civilisation va mal, il est urgent de guérir le langage." Confucius "Lorsque les mots perdent leur sens, les gens perdent leur liberté." Confucius "L'expérience est une lanterne attachée dans notre dos, qui n'éclaire que le chemin parcouru ." "Une image vaut mille mots." "Sans langage commun les affaires ne peuvent être conclues." "If language is not correct, then what is said is not what is meant; if what is said is not what is meant, then what must be done remains undone; if this remains undone, morals and art will deteriorate; if justice goes astray, the people will stand about in helpless confusion. Hence there must be no arbitrariness in what is said. This matters above everything." Confucius Primo Levi La banalité du mal: voir aussi Hannah Arendt Primo Levi témoin capital http://www.franceculture.fr/emission-repliques-primo-levi-temoin-capital-2011-12-17 Les naufragés et les rescapés: sociologie des organisations en enfer « L'Enfer, c'est là où il n'y a pas de pourquoi. » « Comprendre, c'est presque justifier. » Sur la zone grise ou "protekcja" et l'impotentia judicandi " L'ascension des privilégiés (...) est un phénomène angoissant mais fatal: ils ne sont absents que dans les utopies. (...) "Là ou existe un pouvoir exercé par un petit nombre, ou par un seul homme contre le grand nombre, le privilège prolifère, même contre la volonté du pouvoir lui-même, mais il est normal que le pouvoir, au contraire, le tolère ou l'encourage." (...) "Mais bornons nous au Lager, qui (dans sa version soviétique également) peut bien servir de laboratoire; la classe hybride des prisonniers fonctionnaires en constitue l'ossature et en même temps l'élément le plus inquiétant." (...) "La zone grise de la protekcja a de multiples racines. En premier lieu, plus l'aire du pouvoir est restreinte, plus son besoin d'auxiliaires extérieurs est grand" "(...) les anciens ennemis sont peu sûr par essence: ils ont déjà trahi une fois. Les reléguer dans les tâches marginales n'est pas suffisant, le meilleur moyen est de les charger de fautes, de rendre leurs mains sanglantes, de les compormetre le plus possible: ils auront ainsi contracté avec leurs mandants le lien de la complicité et ne pourront plus retourner en arrière." "Plus l'oppression est dure et plus la disponibilité à collaborer avec les oppresseurs est répandue parmi les opprimés." "Il faut poser clairement comme principe que la faute la plus grande pèse sur le système, sur la structure même de l'Etat totalitaire et qu'il est toujours difficile d'évaluer le concours apporté à la faute par le collaborateurs individuels, grands et petits (jamais sympathiques, jamais transparents). (...). ...les oppresseurs... sont coupables, non seulement du mal qu'ils commettent mais encore du pervertissement auquel ils conduisent l'âme des offensés. La condition d'offensé n'exclut pas la faute, et souvent celle-ci est grave objectivement mais je ne connais pas de tribunal humain à qui en déléguer la mesure." "...il est plus probable que son attitude était la conséquence de sa condition de tyranneau, impuissant vers le haut et tout puissant vers le bas." (à propos de la triste histoire de Rumkowski qui "dirigeait" le ghetto de Lodz et de l'impotentia judicandi) "Comme Rumkowski, nous aussi sommes tellement éblouis par le pouvoir et par le prestige que nous en oublions notre fragilité essentielle: nous pactisons avec le pouvoir, de bon ou de mauvais gré, oubliant que nous sommes tous dans le ghetto, que le ghetto est entouré de murs, que de l'autre coté du mur se tiennent les seigneurs de la mort, et que, non loin de là le train attend." "Tu as honte parce que tu es vivant à la place d'un autre?" " Changer le code moral coûte toujours cher, tous les hérétiques, les dissidents et les apostats le savent. Nous ne sommes plus capables de juger notre comportement ou celui d'autrui, qui obéissait au code alors en vigueur, sur la base du code d'aujourd'hui, mais je crois juste la colère qui nous envahit quand nous voyons un des "autres" se sentir autorisé à nous juger "apostats", ou plutôt reconvertis." Sur le langage "La majeure partie des prisonniers qui ignoraient l'allemand, c'est à dire presque tous les Italiens, sont morts dans les dix à quinze jours suivant leur arrivée. A première vue de faim, de froid, de fatigue, de maladie, à un examen plus attentif, d'une insuffisance d'information." "J'ai compris assez vite que mon très pauvre Wortschatz était devenu un élément essentiel de survie. Wortschatz signifie "patrimoine lexical" mais littéralement "trésor de mots" et jamais terme ne fut pareillement approprié. Savoir l'allemand c'était la vie. Il suffisait de regarder autour de moi. Les camarades italiens qui ne le comprenaient pas c'est à dire presque tous sauf quelques Triestains se noyaient peu à peu dans la mer agitée de la non compréhension: ils ne comprenaient pas les ordres, recevaient gifles et coups de pieds sans en comprendre la raison." "Nous ne sommes pas encore des bêtes, nous ne le serons pas aussi longtemps que nous essaierons de résister." Hommes de métier et intellectuels: sociologie de l'enfer , "résistance au changement" et opium des intellectuels "L'homme simple, habitué à ne pas se poser de questions, était à l'abri de l'inutile tourment du pourquoi; de surcroît il possédait souvent un métier ou une habileté manuelle qui facilitaient son insertion." "La logique et la morale empêchaient d'accepter une réalité illogique et immorale. Le résultat en était un refus de la réalité qui en règle générale conduisait l'homme cultivé au désespoir, mais les variétés de l’animal humain sont innombrables et j'ai vu et décrit des hommes à la culture raffinée, en particulier quand ils étaient jeunes, s'en débarrasser, se simplifier et survivre." "Même le philosophe, disait Améry, pouvait parvenir à l'acceptation, mais par une route plus longue. Il lui arrivait de briser la barrière du sens commun qui lui empêchait de tenir pour bonne une réalité par trop cruelle (...) ["Et si ceux qui se proposaient de l'anéantir avaient eu raison, sur la base du fait indéniable qu'ils étaient les plus forts? La fondamentale tolérance spirituelle et le doute méthodique de l'intellectuel devenaient ainsi des facteurs d'autodestruction..."]" "L'intellectuel (...) tend par nature se faire complice du pouvoir, donc à l'approuver. Il a tendance sur les traces de Hegel, à déifier l'Etat, n'importe quel Etat , son existence seul le justifie. La chronique de l'Allemagne hitlérienne fourmille de cas qui viennent justifier cette tendance: et y ont succombé en la confirmant, Heidegger, maître de Sartre, Stark physicien et prix Nobel, le cardinal Faulhaber, autorité suprême de l'Allemagne catholique, et bien d'autres, innombrables." Claude Levi-Strauss "Il s'agit toujours de dresser un inventaire des enceintes mentales, de réduire des données apparemment arbitraires à un ordre, de rejoindre un niveau où les nécessités se révèlent" Claude Lévi-Strauss" « Le savant n’est pas celui qui donne les bonnes réponses, mais celui qui pose les bonnes questions ». Claude Lévi-Strauss A rapprocher de: "Far better an approximate answer to the right question, which is often vague, than the exact answer to the wrong question, which can always be made precise" John Tukey, 1962 Karl Marx « Ce n'est pas la conscience des hommes qui détermine leur être social, c'est leur être social qui détermine la conscience des hommes.» Karl Marx « De chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins » Créé en 1851 par Louis Blanc dans une brochure intitulée Plus de Girondins, il est ensuite repris et popularisé par la Critique du programme de Gotha de Karl Marx (écrit en 1875, publié en 1891). Qui éduquera les éducateurs? L'Idéologie avant l'idéologie : l'Ecole normale de l'an III "L'abeille confond par la structure de ses cellules de cire l'habileté de plus d'un architecte. Mais ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l’abeille la plus experte c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche." Karl Marx Le Capital « La recréation de l'entendement chez un peuple » : ici s'exprime le projet d'une révolution culturelle avant la lettre, en rapport avec les problèmes pratiques posés par la diffusion des savoirs dans une pers¬pective « démocratique » d'unification et d'homogénéisation. L'Ecole normale a donc été un établissement pilote, qui devait servir de miroir et de vitrine à tout un système d'enseignement, et simultanément produire une image de la société nouvelle issue de la révolution. Son objet spécifique était la préparation des instituteurs et des professeurs chargés du fonctionnement effectif de ce système. Il s'agissait en quelque sorte de proposer une solution anticipée à la fameuse question évoquée par Marx dans la troisième de ses thèses sur Feuerbach : qui éduquera les éducateurs? La réponse était : une école normale, développant le projet manifestement paradoxal d'une école des maîtres, elle-même présentée comme la condition d'une rationalisation du système scolaire, et par voie de conséquence d'une démocra¬tisation de la société tout entière. Médecine "Le médecin n'est pas au service de la science, de la race ou de la vie. C'est un individu au service d'un autre individu, le patient. Ses décisions se fondent toujours sur l'intérêt individuel." Théodore Fox, ancien rédacteur en chef du Lancet "Quiconque pense que la même chose puisse convenir à tous est un grand sot. La médecine ne s'occupe pas de l'humanité en général mais de chaque individu en particulier." Henri de Mondeville. Chirurgie. 1320 « il y a tant de causes possibles ou probables – intellectuelles, sociales, économiques et idéologiques – qui influent sur la spécialisation en médecine que tout effort pour en privilégier une ou l’autre ne peut être qu’une présupposition métaphysique de comment le monde fonctionne ». George Weisz Les psychiatres, c'est très efficace. Moi, avant, je pissais au lit, j'avais honte. Je suis allé voir un psychiatre, je suis guéri. Maintenant, je pisse au lit, mais j'en suis fier. Coluche Le malade est plus reconnaissant à la médecine qui le guérit qu'au conseil qui le préserve. A l'origine Adam et Eve étaient aussi heureux qu'il est possible de l'être quand on n'a ni travail à faire, ni impôt sur le revenu, ni avocat, ni médecin, ni enfant, ni chien. W.C. Fields L'art de la médecine consiste à distraire le malade pendant que la nature le guérit. Voltaire La médecine, c'est ingrat. Quand on se fait honorer par les riches, on a l'air d'un larbin ; par les pauvres, on a tout du voleur.Louis-Ferdinand Céline Le médecin voit l'homme dans toute sa faiblesse ; le juriste le voit dans toute sa méchanceté ; le théologien dans toute sa bêtise. schopenhauer Il faut avoir une religion et ne pas croire aux prêtres ; comme il faut avoir du régime et ne pas croire aux médecins.Voltaire L'avantage d'un général, c'est celui des médecins : leurs erreurs, ils les enterrent. Robert Hollier La médecine, c'est un art qu'on exerce, en attendant qu'on le découvre. Emile Deschamps « Il y a tant de causes possibles ou probables – intellectuelles, sociales, économiques et idéologiques – qui influent sur la spécialisation en médecine que tout effort pour en privilégier une ou l’autre ne peut être qu’une présupposition métaphysique de comment le monde fonctionne ». Georges Weisz Si j'étais médecin, je prescrirais des vacances à tous les patients qui considèrent que leur travail est important. Bertrand Russell Le meilleur médecin est la nature : elle guérit les trois quarts des maladies et ne dit jamais de mal de ses confrères. Louis Pasteur Une pomme par jour éloigne le médecin, pourvu que l'on vise bien. Churchill Mon médecin m'a recommandé d'arrêter les petits dîners pour quatre. A moins qu'il n'y ait trois autres personnes. O. Welles Le chirurgien fait tout, mais ne sait rien ; le médecin sait tout, mais ne fait rien ; le psychiatre ne sait ni ne fait rien ; et le médecin légiste sait tout, mais il est trop tard Wayne Miller Il est caractéristique de la nouvelle culture glauque des clubs de remise en forme que les entraîneurs personnels se permettent de se prendre pour des médecins sans avoir prononcé le serment d'Hippocrate. Helen Fielding « Il est impossible d'annuler dans l'objectivité du savoir médical la subjectivité de l'expérience vécue du malade. ». Georges Canguilhem, Le Normal et le Pathologique "Les médecins debout, du haut de leur superbe, paradent tous les jours dans tous les mouroirs à pauvres de l'Assistance publique poursuivis par le zèle gluant d'une troupeau de sous-médecins serviles qui leur collent au stéthoscope comme un troupeau de mouches à merde sur une blouse diplômée, et les médecins debout paradent au pied des lits des pauvres qui sont couchés et qui vont mourir, et les médecins leur jettent à la gueule sans les voir des mots gréco-latins que les pauvres couchés ne comprennent jamais et les pauvres couchés n'osent pas demander pour ne pas déranger le médecin debout qui pue la science et qui cache sa propre peur de la mort en distribuant sans sourciller ses sentences définitives et ses antibiotiques approximatifs comme un pape au balcon dispersant la parole et le sirop de Dieu sur le monde à ses pieds. Alors fais gaffe, toubib, j'ai piégé mes métastases. Le premier qui touche à mon cancer, j'y saute à la gueule" Pierre Desproges. Les réquisitoires du tribunal des flagrants délires. 2003 Cité par Jean de Kervasdoué dans l'hôpital vu du lit. Seuil. 2004, p 136 " Nous nous trouvons devant une prolétarisation généralisée de l'existence dont les signes les plus patents sont les procédures de normalisation matérielles et symboliques des pratiques professionnelles [...] Technicisation, quantification, fragmentation, rationalisation, formalisation numérique, normes gestionnaires agissent alors de concert dans cette prolétarisation des savoirs et des métiers et assurent une hégémonie culturelle nécessaire au pouvoir. [...]" "Il s'agit de faire du "vrai médecin" une "denrée rare" qui doit apporter une valeur ajoutée aux autres soignants auxquels il aura délégué ses compétences incorporées dans des protocoles standardisés. Chacun des professionnels censés remplacer le médecin dispose d'une liste de questions à poser, d'actes à accomplir en suivant le "protocole". [...] Cette rationalité technique est le caractère coercitif de la société aliénée. " Roland Gori - La fabrique des imposteurs - Les Liens qui Libèrent - Pages 134-135 « Pourquoi au médecin comme au précepteur suis-je redevable d’un surplus, au lieu d’être quitte envers eux par un simple salaire ? Parce que de médecin ou de précepteur, ils sont transformés en amis, et nous obligent, non par leur art, qu’ils nous vendent, mais pour la bonté et le caractère affectueux des sentiments qu’ils nous témoignent. C’est pourquoi, avec le médecin, s’il ne fait que tâter mon pouls et s’il me compte parmi ceux qu’il voit dans sa tournée hâtive, sans éprouver le moindre sentiment lorsqu’il me prescrit ce qu’il faut faire ou éviter, je ne lui dois rien au-delà, parce qu’il me voit non comme un ami, mais comme un client. » Sénèque, Traité des bienfaits "Le changement du mode de rémunération des médecins s'appuie sur l'hypothèse que ceux-ci cherchent toujours à maximiser leur revenu c'est à dire qu'ils se comportent toujours comme des agents économiques rationnels. Les économistes empiriques ont commencé à mettre en doute la notion que de tels stimulants économiques classiques fonctionnent universellement. Il demeure certain que dans le cas des médecins, des preuves substantielles montrent qu'ils n'opèrent pas. Une étude de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE, 1990) laissait croire que, dans la plupart des pays de l'OCDE, le revenu des médecins se trouvait dans une plage étroite allant de trois à cinq fois le revenu national moyen. Cela correspond à la conclusion répandue que les médecins travaillent jusqu'à atteindre un revenu cible et qu'il s'attendent à avoir le train de vie de la classe moyenne supérieure. Lorsque le changement de leur mode de rémunération menace la sécurité de leur mode de vie, ils réagissent férocement ou trouvent d'autres modes de rémunération. Toutefois lorsque leur mode de vie reste stable et assuré, d'autres valeurs prédominent. Contandriopoulos reconnait lui-même, les valeurs profondes auxquelles répondent les médecins comme le puissant désir d'agir au mieux pour leurs patients, de maintenir leurs connaissances et leurs habiletés à un haut niveau de compétence, d'utiliser l'équipement et les procédures les plus à jour, etc. Ces valeurs l'emportent souvent sur le revenu une fois les niveaux visés atteints." (...) "La façon dont les médecins sont rémunérés pourrait ne pas être aussi importante que le montant et la stabilité du revenu." Sholom Glouberman. (Commentaire d'un article d'André Pierre Contandriopoulos : Les risques associés à la déstabilisation des systèmes complexes. http://www.medsp.umontreal.ca/ruptures/pdf/articles/rup092_037.pdf Médecine et rationnement des soins « Le rationnement intelligent suppose de rechercher avec les professionnels des moyens d’information qui permettent de savoir si l’on a, ou non, exclu de façon injustifiée des personnes du système de soins, et de pouvoir alors modifier les règles. » Gérard de Pouvourville Régulation et coordination des politiques de santé, septembre 2000 « Je n’arrive pas à imaginer qu’un rationnement explicite sera possible. Les choix difficiles seront faits sous la forme d’un rationnement indirect ou caché, qui ne dit pas son nom. » Callahan D. Rationing : Theory, Politics, and Passions. Hastings Center Report 2011, 41, no. 2, 23-27. « Le rationnement des soins est déjà avec nous à certains égards. Il se pratique auprès du malade (microniveau) ou au sein de l’hôpital (mésoniveau) de façon informelle. Il se base sur le jugement des médecins voire d’autres soignants, en contradiction avec les droits des patients qui imposent une information préalable et complète. Cette situation soulève des craintes d’arbitraire. Elle fait reposer des décisions lourdes de conséquences sur les équipes médicales qui, et c’est compréhensible, n’en veulent pas. » Jean Martin, ancien médecin cantonal vaudois, août 2011 Mintzberg et le management « Il est certain que toute personne intelligente peut apprendre de bonnes choses dans une salle de cours. Mais ne laissons pas se promouvoir la superficialité si répandue sous le nom de « management professionnel ». Nos organisations sont, simplement, une chose trop sérieuse pour cela. » (Henri Mintzberg, « Former des managers et non des diplômés de MBA », 1990) « Les professionnels ne contrôlent pas seulement leur propre travail mais cherchent aussi à avoir le contrôle collectif des décisions administratives qui les affectent. » Mintzberg "L’alliance entre des entreprises qui pensent avoir le droit moral de faire ce qu’elles veulent et une théorie économique qui les conforte en érigeant en dogme le mythe du marché efficient nous a conduits à la catastrophe" Henry Mintzberg Mintzberg et le management de l'hôpital Télécharger la bureaucratie professionnelle (chapitre tiré de structure et dynamique des organisations) Selon Mintzberg, il est essentiel de comprendre que dans les organisations professionnelles comme l’hôpital ou l’université, les unités sont toujours différenciées à la fois par « fonction » (regroupement des spécialistes en fonction de leurs compétences, aptitudes et méthodes de travail) et par « marché » (groupes « homogènes » ou « connexes de patients bénéficiant des mêmes programmes de soins). En langage plus systémique on peut dire aussi par input (intrants) et output (extrants ou résultats de sortie de système). Cette équivalence entre structure par fonction et structure par marché devrait permettre d’éviter un certain nombre d’erreurs dans la planification stratégique. Mintzberg pose d’emblée la question du paradoxe de la clinique, qui est de gérer la singularité à grande échelle. "Le processus de classement crée une équivalence entre structure par marchés et structure par fonctions. Comme les clients sont rangés en catégories et qu'à chaque catégorie sont associés les spécialistes d'une même fonction, le regroupement des spécialistes dans la structure de la bureaucratie professionnelle se fait à la fois sur la base des marchés et sur la base des fonctions." " ..les procédés de travail sont beaucoup trop complexes pour être standardisés par les analystes. ..il est utile de se les représenter comme un répertoire de programmes standards - en fait ceux que les professionnels sont prêts à utiliser - qui sont appliqués à des situations répertoriées, prédéterminées qu'on peut appeler des "cas". On parle parfois à ce propos du processus de classement. le travail du professionnel comporte deux phases 1 déterminer dans quel cas standard se trouve le client (/ malade / patient / usager..) 2 appliquer le programme standard correspondant à ce cas.. C'est le processus de classement qui permet de découpler ses diverses tâches opérationnelles et de les affecter à des professionnels relativement autonomes.." Structuration des unités dans les organisations professionnelles " ..donnons deux exemples de ce phénomène, le service de gynécologie d'un hôpital et le département de chimie d'une université. Ils peuvent être qualifiés de fonctionnels parce que les spécialistes y sont regroupés en fonction de leurs compétences, de leurs aptitudes et des méthodes de travail qu'ils utilisent. Mais on peut dire aussi qu'il s'agit d'unités constituées sur la base de marchés puisque chacune d'elle traire un type particulier de clients, les femmes dans le premier cas, des étudiants en chimie dans le second." "..traiter chaque cas comme un cas unique imposant une analyse complète exigerait d'énormes ressources...le processus de classement ne nie pas qu'il existe de l'incertitude dans le traitement du client: c'est même pour faire face à cette incertitude que le professionnel a besoin d'une latitude considérable dans son travail." Extrait de l'émission "Par 4 chemins" du mardi 14 avril 1998 - MIntzberg et le management des soins de santé "Il y a beaucoup trop de management comme intervention (cure) et pas assez de management comme soin (care). Vous avez de plus en plus de managers qui réalisent de grands changements en quelques mois et qui partent. Un vrai changement dans une organisation prend au moins cinq ans. " " On dit souvent que dans les hôpitaux, le principal frein au changement tient à la coupure entre les professionnels soignants et le personnel administratif ", lui fait-on remarquer. " La difficulté dans cette activité est que vous ne pouvez pas changer le travail de soin, car il est déterminé par la technologie et la spécialisation des tâches. Le manager ne peut pas changer cela; la seule chose qu’il peut faire, c’est couper les crédits. La politique de restructuration hospitalière entraîne réorganisation sur réorganisation. Les managers font la chaise musicale et rien ne change." " Il est très difficile de changer une organisation du travail si vous ne connaissez pas de façon intime le métier. Les administratifs de la santé ne peuvent comprendre qu’avec énormément de difficultés ce qui se passe chez les cliniciens. Cela ne veut pas dire qu’il faut laisser faire les cliniciens. Cela veut dire qu’il faut les amener à prendre eux-mêmes en charge le problème. " « Vouloir élaborer la stratégie sur la base d'une démarche mécanique ne peut aboutir qu'à des résultats médiocres. » Henry Mintzberg La politique dans les organisations "Toute organisation est un malade qui s'ignore." Knock manager Henry Mintzberg définit le pouvoir politique dans les organisations comme un système d'influence qui, à la différence des gouvernements, n'est pas autorisé de façon formelle, ni largement accepté ou certifié de façon officielle, contrairement à l'autorité (pouvoir légalement sanctionné), l'idéologie (ensemble de croyances largement acceptées) ou l'expertise (certifiée de façon officielle).* « Je n’ai jamais été un admirateur de la politique dans les organisations, parce que je n’ai jamais été un admirateur de la maladie. » Henry Mintzberg « En fait la politique peut être envisagée comme une forme de maladie de l'organisation, oeuvrant à la fois contre et pour le système. D'une part la politique peut miner les processus de santé d'une organisation jusqu'à les détruire mais d'autres part elle peut également travailler au renforcement d'un système agissant comme la fièvre pour alerter le système d'un danger grave imminent, suscitant même les propres mécanismes d’adaptation et de protection de celui-ci. » (...) « Une condition nécessaire et parfois également suffisante de l’apparition d'une organisation politique réside dans une pression substantielle qui s'exerce de la part de certains détenteurs d'influence ou de groupes de détenteurs d'influence afin de réaligner le système de base du pouvoir.» (...) « Le second résultat possible est que le conflit tue l'organisation. Lorsque cela se produit, c'est le plus souvent lorsque la forme de l'arène politique complète s'est installée. D'une part cette forme peut survenir de son propre chef (par exemple à travers une confrontation majeure qui perdure et qui envahit toute l'organisation) et qui en conséquence peut tuer l'organisation. D'autre part l'arène politique complète peut apparaître dans les affres de la mort d'une organisation déjà vouée à la destruction pour d'autres raisons (disons, parce que sa technologie est passée de mode sans espoir de retour ou que ses marchés ont disparu). Ici un conflit intense et envahissant de l'arène politique complète représente une sorte de mêlée dans laquelle les individus essaient de faire main basse sur ce qui reste de ressources, ce qui produit la destruction rapide de l'organisation. » Mintzberg. Le management. Voyage au centre des organisations.» page 431 *Il distingue 4 formes "d'organisations politiques": la confrontation, l'alliance bancale, l'organisation politisée et l'arène politique complète. Les "jeux politiques" dans les organisations sont décrits ainsi: Le jeu de l'insoumission Le jeu pour contrer l'insoumission Le jeu du parrainage Le jeu de la construction d’alliances Le jeu de la construction d'empires Le jeu de la budgétisation Le jeu de l'expertise Le jeu de l'autoritarisme Le jeu de la bataille entre la ligne hiérarchique et le personnel de support logistique Le jeu des deux camps rivaux Le jeu des candidats à des postes stratégiques Le jeu de la dénonciation Le jeu des jeunes turcs Toute ressemblance avec votre organisation est fortuite et indépendante de notre volonté. A mettre en relation avec Charpak et Herbert Simon « Lorsque j'ai obtenu mon diplôme de l'École des mines dans le Paris de l'après-guerre, je ne savais rien faire de mes mains. Ce n'est qu'une fois entré dans la vie active à vingt-quatre ans, et non au début de mes études à dix-neuf ans, que j'ai entamé mon apprentissage. [...] La guerre qui avait gravement perturbé mes études était - elle responsable de ce déficit de sens pratique? Non, car les ingénieurs français qui m'ont suivi n'étaient guère différents. [...] J'avais donc conscience qu'il serait utile de modifier la logique pédagogique en vigueur dans les universités et les écoles scientifiques. » (Georges Charpak, Prix Nobel de Physique) «Il nous faut donc aujourd'hui imaginer une école professionnelle qui atteigne simultanément ces deux objectifs: un enseignement de bon niveau intellectuel qui porte à la fois sur les sciences naturelles et artificielles. Il s'agit là, à nouveau, un problème de conception, la conception d'une organisation. » (Herbert A. Simon, Prix Nobel d'Économie) Regroupement de citations sur l'hôpital Restructurations, pression sur les lits d'hôpital et nouvelles verticalités de groupe « Celle-ci (la capacité de recomposition) a été parfois mise en avant pour justifier le statut spécifique de l'AP-HP. De fait, le mode d'organisation fédératif est porté par son temps. Il rejoint les perspectives portées par la Fédération Hospitalière de France d'une "stratégie de groupe" pour l'hôpital public alors que les regroupements se généralisent, que ce soit au sein de l’hospitalisation privée à but lucratif (la Générale de Santé...) , des hôpitaux mutualistes (les 51 établissements du groupe hospitalier de la Mutualité française), ou des établissements de soins de suite et d'hébergement médicalisé pour personnes âgées (le groupe Korian et ses 36 établissements en Île-de-France, la Fondation Caisse d'épargne pour la Solidarité). Vont s'y ajouter prochainement les Communautés hospitalières de territoire (CHT) promues par le loi HPST (Hôpital, patients, santé et territoires) du 21 juillet 2009 et qui devraient regrouper dans les territoires de santé, en Île-de-France comme ailleurs, les établissements publics de santé.» *"L'AP-HP" par Marc Dupont et Françoise Salaün Ramalho, collection Que sais-je, PUF, page 123 et 124 Note: dans la conclusion d'un célèbre article sur la "yardstick competition", Shleifer explique que pour éviter les incitations perverses, les seules solutions sont le contrôle des "déviants", la punition et... la prévention de trusts ou quasi trusts verticaux (complicated collusive strategies) "Today I think we have much too much managing through information—what I call "deeming." People sit in their offices and think they're very clever because they deem that you will increase sales by 10%, or out the door you go. Well, I can do that. My granddaughter could do that; she's four. It doesn't take genius to say: Increase sales or out you go. That's the worst of managing through information." What managers really do? Henry Mintzberg. Wall Street Journal. 2009 Mises « The mathematical method must be rejected not only on account of its barrenness. It is an entirely vicious method, starting from false assumptions and leading to fallacious inferences. Its syllogisms are not only sterile; they divert the mind from the study of the real problems and distort the relations between the various phenomena. » Mises [Human Action, XVI, 5] « Value is not intrinsic, it is not in things. It is within us; it is the way in which man reacts to the conditions of his environment. » Mises (Human Action, IV,2). Modèles économiques Bernard Walliser, dans son livre intitulé "Comment raisonnent les économistes - Les fonctions des modèles", décrit les fonctions des modèles avec un citation débutant chaque chapitre. Fonction iconique « La science économique n'explique pas, n’interprète pas, à peine décrit-elle, mais elle fait des modèles. » John von Neuman Fonction syllogistique « Quand il s'agit d'interpréter les conclusions, les hypothèses ont été facilement oubliées. » Wassily Leontief Fonction empirique « Les équations décrivent ce à quoi ressemblerait le monde réel s'il ressemblait à la théorie.» Lester C. Thurow Fonction heuristique « Si vous n'aimez pas mon jeu d'hypothèse, donnez m'en un autre et je vous ferai un autre modèle. » Wassily Leontief" Fonction praxéologique « Les modèles économiques servent fréquemment à détourner des questions socialement pressantes. » John Kenneth Galbraith Fonction rhétorique « On voit maint modèle consacrer, par le prestige de ses calculs, des hypothèses initiales simplistes reçues sans mûr examen. » Jean-Paul Benzecri Conclusion « L'économie est la science du raisonnement en termes de modèles et l'art de de choisir les modèles les plus pertinents pour le monde contemporain. » John Maynard Keynes Montaigne "Mes ouvrages, il s'en faut tant qu'ils me rient, qu'autant de fois que je les retâte, autant de fois je m'en dépite. (…) J'ai toujours une idée en l'âme, qui me présente une meilleure forme que celle que j'ai mis en besogne, mais je ne la puis saisir ni exploiter. Et cette idée même n'est que du moyen étage" Montaigne "Où que je pense aller, je me méfie toujours des pièges de l'habitude, parce qu'elle a toujours mis méticuleusement des obstacles sur mes routes." Montaigne « Pour juger des apparences que nous recevons des sujets, il nous faudrait un instrument judicatoire; pour vérifier cet instrument, il nous y faut de la démonstration; pour vérifier la démonstration, un instrument : nous voilà au rouet. » Michel de Montaigne (1533-1592) "Nul plaisir n'a de saveur pour moi sans communication." Montaigne Et de combien est le langage faux moins sociable que le silence. Essais, I, 9 Citations de Michel Eyquem de Montaigne "Je sais ce que je fuis, mais non ce que je cherche." Montaigne Montesquieu « Pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. » « On ne sait que ce que l'on pratique ». Montesquieu « Ce n'est pas les médecins qui nous manquent, mais la médecine. » Montesquieu « La faveur est la grande divinité des Français. » Montesquieu « L’esprit d’égalité extrême, conduit au despotisme d’un seul. » Montesquieu « Ce qui manque aux orateurs en profondeur, ils vous le donnent en longueur. » Montesquieu A rapprocher de « La brièveté est sœur du talent. » Anton Tchekhov « Mes Révérends Pères, mes lettres n'avaient pas accoutumé de se suivre de si près, ni d'être si étendues. Le peu de temps que j'ai eu a été cause de l'un et de l'autre. Je n'ai fait celle-ci plus longue que parce que je n'ai pas eu le loisir de la faire plus courte...» Pascal, en terminant sa seizième Provinciale, qu'il adressait aux jésuites, le 4 décembre 1656 L'idiot rationnel « L'homme purement économique est à vrai dire un vrai demeuré social. La théorie économique s'est beaucoup occupée de cet idiot rationnel, drapé dans la gloire de son classement unique et multifonctionnel de préférences. » Amartya Sen « The overall success of the firm is, to a large extent, a public good from which there is a common benefit, to which all contribute, and which is not divided up into little parcels of person-specific rewards, strictly linked with each person’s respective contribution. And this is precisely where motives other than narrow self-seeking become critical for productivity.» Amartya Sen « Pourquoi l'économie orthodoxe a-t-elle tant recours aux mathématiques ? Parce que son hypothèse fondatrice est que la société est une mécanique constituée d'individus qui se comportent comme des automates calculateurs rationnels et égoïstes, ou d'idiot rationnels, c'est-à-dire de gens qui passent leur vie à tout calculer en termes d'avantages monétaires, et qui n'ont ni liens sociaux, ni histoire, ni règles collectives, ni valeurs. » Guy Minguet (sociologie du travail et de l’emploi) « The mathematical method must be rejected not only on account of its barrenness. It is an entirely vicious method, starting from false assumptions and leading to fallacious inferences. Its syllogisms are not only sterile; they divert the mind from the study of the real problems and distort the relations between the various phenomena. » Mises [Human Action, XVI, 5] « Value is not intrinsic, it is not in things. It is within us; it is the way in which man reacts to the conditions of his environment. » Mises (Human Action, IV,2). Edgar Morin Rien d'important ne se définit par ses frontières. E Morin "Entre la paranoïa, la rationalisation et la rationalité, il n'y a pas de frontière nette." Edgar Morin Paradigmes: principes "supra-logiques" d'organisation de la pensée (...),principes occultes qui gouvernent notre vision du monde et des choses sans que nous en ayons conscience." Edgar Morin « Prenons un exemple au coeur des problèmes anthropo-sociaux de notre siècle: celui du système concentrationnaire (Goulag), en Union Sovétique. Même reconnu, de facto, le Goulag a pu être rejeté à la périphérie du socialisme soviétique, comme phénomène négatif secondaire et temporaire, provoqué essentiellement par l'encerclement capitaliste et les difficultés initiales de la construction du socialisme. A l'opposé on a pu considérer le Goulag comme le noyau central du système, qui révèle son essence totalitaire. On voit que selon les opérations de centration, de hiérarchisation, de disjonction ou d'identification, la vision de l'URSS change totalement.» « Une pensée mutilante conduit nécessairement à une action mutilante. »(Edgar Morin) « La vision mutilante et unidimensionnelle, se paie cruellement dans les phénomènes humains: la mutilation tranche dans les chairs verse le sang, répand la souffrance. » « L'intelligence aveugle détruit les ensembles et les totalités, elle isole tous ses objets de leur environnement. (...) Les réalités clés sont désintégrées. Elles passent entre les fentes qui séparent les disciplines. (...). Tandis que les médias produisent la basse crétinisation, l'Université produit la haute crétinisation. La méthodologie dominante produit un obscurantisme accru, puisqu'il n'y a plus d'association entre les éléments disjoints, plus de possibilité de les engrammer et de les réfléchir. » Edgar Morin (La pathologie du savoir, l’intelligence aveugle: "Introduction à la pensée complexe") La science économique est de plus incapable d'envisager ce qui n'est pas quantifiable, c'est-à-dire les passions et les besoins humains. Ainsi l'économie est à la fois la science la plus avancée mathématiquement et la plus arriérée humainement. Hayek l'avait dit :«Personne ne peut être un grand économiste qui soit seulement un économiste.» Il ajoutait même qu'« un économiste qui n'est qu'économiste devient nuisible et peut constituer un véritable danger ». (La tête bien faite, p.16, Seuil, 1999) Le tabou n'est pas une interdiction de nommer. C'est une interdiction de concevoir qui, si elle est efficace, entraîne l'impossibilité de concevoir. l'éthique de liberté pour autrui se résumerait à la parole de von Foerster : « Agis en sorte qu'autrui puisse augmenter le nombre de choix possibles. » (Éthique (La méthode 6), p.118, Seuil, 2004) L'élève doit savoir que les hommes ne tuent pas seulement dans la nuit de leurs passions mais aussi dans la lumière de leurs rationalisations. La foi incertaine, comme chez Pascal, Dostoïevsky, Unamuno, Adorno, Goldmann, est l'un des viatiques les plus précieux qu'ait produits la culture européenne, l'autre étant la rationalité autocritique, qui elle-même constitue notre meilleure immunologie contre l'erreur. (La tête bien faite, p.69, Seuil, 1999) L'appel pour la démocratie cognitive n'est pas seulement l'appel à des cours du soir, écoles d'été, Universités populaires. C'est l'appel pour une démocratie où le débat des problèmes fondamentaux ne serait plus le monopole des seuls experts et serait porté chez les citoyens. (La tête bien faite, p.125, Seuil, 1999) On sait qu'à l'origine le mot « discipline » désignait un petit fouet qui servait à s'auto-flageller, permettant donc l'autocritique ; dans son sens dégradé, la discipline devient un moyen de flageller celui qui s'aventure dans le domaine des idées que le spécialiste considère comme sa propriété. (La tête bien faite, p.128, Seuil, 1999) Je donne au mot « paradigme » le sens suivant : « La relation logique entre les concepts maîtres commandant toutes les théories et tous les discours qui en dépendent. » Ainsi, le grand paradigme de la culture occidentale du XVIIe au XXe siècle disjoint le sujet de l'objet, le premier renvoyé à la philosophie, le second à la science : tout ce qui est esprit et liberté relève de la philosophie ; tout ce qui est matériel et déterministe relève de la science. Ce même paradigme entraîne la disjonction entre la notion d'autonomie et celle de dépendance : l'autonomie n'a aucune validité dans le cadre du déterminisme scientifique, et, dans le cadre philosophique, elle chasse l'idée de dépendance. Or la pensée écologisée doit nécessairement briser ce carcan et se référer à un paradigme complexe où l'autonomie du vivant, conçu comme être auto-éco-organisateur, est inséparable de sa dépendance. [...] Autrement dit, la relation écologique nous amène très rapidement à une idée apparemment paradoxale : pour être indépendant, il faut être dépendant. Et plus on veut gagner son indépendance, plus il faut la payer par de la dépendance. (L'An I de l''ère écologique et dialogue avec Nicolas Hulot, p.30, Tallandier, 2007) Philippe Muray "Quel besoin, dans ces conditions, de chercher à bricoler une nouvelle thématique, un projet, des propositions originales et crédibles ? Pour séduire qui ? Les gens d’avant ? Ceux qui auraient ricané à l’idée de se balader dans un concept soutenu par une idée, elle-même suspendue à une théorie ? Ils n’existent déjà presque plus. Le réaménagement abstrait du territoire est en train de forger son peuple." Philippe Murray (Paris-Plage) Friedrich Nietzsche " Il faut bien choisir ses ennemis car on finit toujours par leur ressembler." "Danger du langage pour la liberté de l'esprit: Chaque mot est un préjugé." Humain, trop humain (1878-1879), 55 Friedrich Wilhelm Nietzsche "Il n'y a pas de faits, il n'y a que des interprétations." "Les vérités les plus précieuses sont celles que l'on découvre en dernier, mais les vérités les plus précieuses sont les méthodes". Nietzsche "Imprimer au devenir le caractère de l'être, voilà la suprême volonté de puissance." « Le préjugé foncier est de croire que l'ordre la clarté la méthode doivent tenir à l'être vrai des choses, alors qu'au contraire, le désordre, le chaos, l'imprévu, n'apparaissent que dans un monde faux ou insuffisamment connu, --bref sont une erreur ; c'est là un préjugé moral, qui vient de ce que l'homme sincère, digne de confiance, est un homme d'ordre de principes, et a coutume d'être somme toute, un être prévisible et pédantesque. Mais il est tout à fait impossible de démontrer que "l'en soi" des choses se comporte selon cette définition du fonctionnaire modèle » Friedrich. Nietzsche (La volonté puissance, tome 1, Ed. Gallimard 1995, p. 89) George Orwell "Le langage politique est destiné à rendre vraisemblable les mensonges, respectables les meurtres et à donner l'apparence de la solidité à ce qui n'est que vent." "Les intellectuels sont portés au totalitarisme bien plus que les gens ordinaires. "La liberté, c'est la liberté de dire que deux et deux font quatre. Lorsque cela est accordé, le reste suit." "Pratiqué avec sérieux, le sport n'a rien à voir avec le fair-play. Il déborde de jalousie haineuse, de bestialité, du mépris de toute règle, de plaisir sadique et de violence ; en d'autres mots, c'est la guerre, les fusils en moins." "Tous les animaux sont égaux, mais il y a des animaux plus égaux que d'autres." "Les meilleurs livres sont ceux qui racontent ce que l'on sait déjà" "Chaque génération se croit plus intelligente que la précédente et plus sage que la suivante" Blaise Pascal « Donc, toutes choses étant causées et causantes, aidées et aidantes, médiates et immédiates, et toutes s’entretenant par un lien naturel et insensible qui lie les plus éloignées et les plus différentes, je tiens impossible de connaître les parties sans "connaître le tout, non plus que de connaître le tout sans con naître particulièrement les parties.» « Le monde juge bien des choses, car il est dans l’ignorance naturelle, qui est le vrai siège de l’homme. Les sciences ont deux extrémités qui se touchent. La première est la pure ignorance naturelle où se trouvent tous les hommes en naissant. L’autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes, qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu’ils ne savent rien, et se rencontrent en cette même ignorance d’où ils étaient partis ; mais c’est une ignorance savante qui se connaît. Ceux d’entre deux, qui sont sortis de l’ignorance naturelle, et n’ont pu arriver à l’autre, ont quelque teinture de cette science suffisante, et font les entendus. Ceux-là troublent le monde, et jugent mal de tout. Le peuple et les habiles composent le train du monde ; ceux-là le méprisent et sont méprisés. Ils jugent mal de toute chose, et le monde en juge bien. » « Le moi est haïssable.» (voir la citation de Valéry ce propos, ainsi que les liens entre les moralistes français, Mandeville, Adam Smith et le libéralisme dans les ouvrages de Michela Marzano)) « Mes Révérends Pères, mes lettres n'avaient pas accoutumé de se suivre de si près, ni d'être si étendues. Le peu de temps que j'ai eu a été cause de l'un et de l'autre. Je n'ai fait celle-ci plus longue que parce que je n'ai pas eu le loisir de la faire plus courte...» - Seizième Provinciale, adressée aux jésuites. « Puisqu’on ne peut être universel et savoir tout ce qui peut se savoir sur tout, il faut savoir peu de tout. Car il est bien plus beau de savoir quelque chose de tout que de savoir tout d’une chose ; cette universalité est la plus belle. Si on pouvait avoir les deux, encore mieux, mais s’il faut choisir, il faut choisir celle-là, et le monde le sent et le fait, car le monde est un bon juge souvent." (voir le schéma tensif) Cité par Gustave Le Bon (Opinions et croyances) La difficulté du problème de la croyance n'avait pas échappé au grand Pascal. Dans un chapitre sur l'art de persuader, il remarque justement que les hommes : « sont presque toujours emportés à croire, non par la preuve mais par l'agrément. » « Mais, ajoute-t-il : la manière d'agréer est bien sans comparaison plus difficile, plus subtile, plus utile et plus admirable ; aussi, si je n'en traite pas, c'est parce que je n'en suis pas capable; et je m'y sens tellement disproportionné que je crois la Chose absolument impossible. » Platon "Lorsque les pères s'habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leurs paroles, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu'ils ne reconnaissent plus, au-dessus d'eux l'autorité de personne, alors c'est là en toute jeunesse et en toute beauté, le début de la tyrannie." Platon (IVe siècle av. J.C.) Il n’y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait pas où il va. » Platon. Politiques « Les libéraux formulent une critique juste en disant que les agents se sont appropriés les services publics aux dépens des citoyens. Ils en tirent une conclusion hâtive en prônant leur liquidation. De l'autre côté, les « républicains », au nom d'une défense juste du principe du service public, justifient tous les abus. Pour avancer, il faut sortir de ces querelles de fous. S'agissant de l'éducation, c'est la même chose, le blocage intellectuel est complet. » Marcel Gauchet, in Le Point, 17/08/06 « La fin sublime excuse les moyens horribles. Moraliste contre le présent, le révolutionnaire est cynique dans l’action, il s'indigne contre les brutalités policières, les cadences inhumaines de la production, la sévérité des tribunaux bourgeois, l'exécution de prévenus dont la culpabilité n'est pas démontrée au point d'éliminer tous les doutes. Rien, en dehors d'une "humanisation" totale, n'apaisera sa faim de justice. Mais qu'il se décide à adhérer à un parti aussi intransigeant que lui contre le désordre établi, et le voici qui pardonnera, au nom de la Révolution, tout ce qu'il dénonçait infatigablement. Le mythe révolutionnaire jette un pont entre l'intransigeance morale et le terrorisme. (...) Rien n'est plus banal que ce double-jeu de la rigueur et de l'indulgence. » Raymon Aron "Notre ennemi, tout comme nous, utilise sa moralité pour resserrer l'ouverture de sa conscience et ignorer son appétit de pouvoir." Hans Morgenthau “Je pense que les institutions bancaires sont plus dangereuses pour nos libertés que des armées entières prêtes au combat. Si le peuple américain permet un jour que des banques privées contrôlent leur monnaie, les banques et toutes les institutions qui fleuriront autour des banques priveront les gens de toute possession, d’abord par l’inflation, ensuite par la récession, jusqu’au jour où leurs enfants se réveilleront, sans maison et sans toit, sur la terre que leurs parents ont conquis” Thomas Jefferson (1802) "Je ne connais pas de meilleure méthode pour faire annuler les mauvaises lois que de les mettre rigoureusement à exécution." U. Grant "Si deux hommes sont d'accord sur tout, c'est qu'un seul des deux pense." L. Johnson "Un gouvernement c'est comme un bébé. Un tube digestif avec un gros appétit à un bout et aucun sens des responsabilités de l'autre." R. Reagan "On peut tromper une partie du peuple tout le temps, on peut tromper une partie du temps tout le peuple, mais on ne peut tromper tout le peuple tout le temps." Abraham Lincoln "La démocratie est "la pire" de toutes les formes de gouvernement, à l'exception de toutes les autres." (Winston Churchill) "Un chameau est un cheval qui a été conçu par un comité". Churchill "Le succès, c’est d’aller d’échecs en échecs sans rien entamer de son enthousiasme." (Winston Churchill) "Il n'y a pas de problème qui ne puisse se résoudre par une absence de prise de décision." Henri Queuille "Un intellectuel est un homme qui utilise plus de mots que nécessaire pour raconter plus qu'il ne sait." Dwight Eisenhower Marcel Proust « Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n'ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas. Ils peuvent leur infliger les plus constants démentis sans les affaiblir. » Marcel Proust « Les faits ne pénètrent pas dans le monde où vivent nos croyances, ils n'ont pas fait naître celles-ci, ils ne les détruisent pas ; ils peuvent leur affliger les plus constants démentis sans les affaiblir, et une avalanche de malheurs ou de maladies se succédant sans interruption dans une famille, ne la fera pas douter de la bonté de son dieu ou du talent de son médecin. » Marcel Proust (un amour de Swan) Rapprocher de "La leçon des faits n'instruit pas l'homme prisonnier d'une croyance ou d'une formule." Gustave Le Bon " Un vrai voyage de découverte n'est pas de chercher de nouvelles terres, mais d'avoir un oeil nouveau ". Marcel Proust Ernest Renan Le mal français, qui est le besoin de pérorer, la tendance à tout faire dégénérer en déclamation, l'Université l'entretient par son obstination à n'estimer que le style et le talent. Ernest Renan. le bien imposé du dehors aboutit au mal suprême, qui est pour une nation la léthargie, le matérialisme vulgaire, l'absence d'opinion, la nullité officielle, sous l'empire de laquelle on ne sait rien ni n'aime rien. L'administration détruit le ressort des âmes. Ernest Renan Jean-François Revel "Ce que les Français détestent, ce ne sont pas les inégalités, ce sont les inégalités autres que celles qui sont octroyées par l'Etat. "L'idéologie, c'est ce qui pense à votre place." "Seuls les bons professeurs forment les bons autodidactes." "C'est un phénomène classique que la déchéance des études s'accompagne de l'inflation des diplômes et des titres." ierre Rosanvallon "L'Etat moderne se définit fondamentalement comme un Etat protecteur." "L'Etat-providence est une extension et un approfondissement de l'Etat-protecteur." "Le passage de l'Etat-protecteur à l'Etat-providence accompagne le mouvement par lequel une société cesse de se penser sur le modèle du corps pour se concevoir sous le mode d'un marché." "L'Etat providence vise à substituer à l'incertitude de la providence religieuse la certitude de la providence étatique." "C'est la notion de probabilité statistique qui rend pratiquement possible et théoriquement pensable l'intégration de l'idée de providence dans l'Etat." Citant Hegel: "Le besoins d'égalité, d'une part en tant qu'assimilation - l'imitation - et d'autre part le besoin qui a la particularité également présente de se faire valoir par un signe distinctif deviennent à leur tour , une source réelle de multiplication et d'extension des besoins." Hegel. Principes de la philosophie du droit "La demande d'Etat providence n’apparaît plus aujourd'hui comme le seul moyen de protection sociale. La société est de plus en plus segmentée, oligopolisée, balkanisée sous la pression de l'évolution des structures économiques (la segmentation du marché du travail) et des structures de négociation sociale. (...) Quand il ne sait plus (l'Etat providence), ou ne peut plus, se fonder sur un compromis social d'ensemble,il multiplie les arrangements sociaux catégoriels, contribuant par là même à réduire sa légitimité. L'Etat clientélaire commence à s'édifier dans l'Etat providence." "La société ne peut être conçue comme le produit automatique des mécanismes du marché (illusion du libéralisme méthodologique érigeant l'homo economicus en homme réel) ou comme le résultat mécanique du fonctionnement de l'Etat-providence." "La crise de l'Etat providence correspond aux limites d'une expression mécanique de la solidarité sociale" (...). Aujourd'hui l'interface étatique est devenue largement opaque et surtout les mécanismes de solidarité sont de plus en plus disjoints des formes de sociabilité intermédiaires. Il en résulte un coût de plus en plus élevé des services sociaux de l'Etat providence par rapport à ce que représenteraient les coûts de ces services à un niveau plus décentralisé. La prise en charge d'une personne âgée à l'hôpital est beaucoup plus élevée que si elle restait insérée dans son espace social habituel par exemple. La professionnalisation de ces services collectifs qui croit naturellement quand les métiers du social se développent, ne fait en outre qu'accentuer le coût de la solidarité mécanique." Pierre Rosenvallon, "la crise de l'Etat providence". Essais Point Jacques Rouxel - Les shadoks « Pour guérir quelque chose qui ne marche pas ou fait trop de bruit, il faut et il suffit de taper dessus avec quelque chose qui marche mieux ou qui fait plus de bruit. » Le grand intelligencieur et le docteur shadok (dans la série Meu) "Avec un escalier prévu pour la montée, on réussit souvent à monter plus bas qu'on serait descendu avec un escalier prévu pour la descente. «Il vaut mieux pomper même s’il ne se passe rien que de risquer qu’il se passe quelque chose de pire en ne pompant pas.» «S’il n’y a pas de solution c’est qu’il n’y a pas de problème.» «Pour qu’il y ait le moins de mécontents possibles il faut toujours taper sur les mêmes.» «Dans la marine on ne fait pas grand-chose mais on le fait de bonne heure.» «Quand on ne sait pas où l’on va, il faut y aller... Et le plus vite possible.» «Le passé ne sera jamais pire que l'avenir.» «La probabilité de réussir la mise sur orbite d'une fusée est d'une chance sur un million. Dépêchons-nous de rater 999.999 lancements !» «Les ordinateurs, plus on s'en sert moins, moins ça a de chance de mal marcher.» "C'est encore dans la marine qu'il y a le plus de marins." «En essayant continuellement on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chance que ça marche.» "C'est en forgeant que l'on devient musicien." Amartya Sen «L'homme purement économique est à vrai dire un vrai demeuré social. La théorie économique s'est beaucoup occupée de cet idiot rationnel, drapé dans la gloire de son classement unique et multifonctionnel de préférences. » Amartya Sen “The overall success of the firm is, to a large extent, a public good from which there is a common benefit, to which all contribute, and which is not divided up into little parcels of person-specific rewards, strictly linked with each person’s respective contribution. And this is precisely where motives other than narrow self-seeking become critical for productivity.” Amartya Sen « Pourquoi l'économie orthodoxe a-t-elle tant recours aux mathématiques ? Parce que son hypothèse fondatrice est que la société est une mécanique constituée d'individus qui se comportent comme des automates calculateurs rationnels et égoïstes, ou d'idiot rationnels, c'est-à-dire de gens qui passent leur vie à tout calculer en termes d'avantages monétaires, et qui n'ont ni liens sociaux, ni histoire, ni règles collectives, ni valeurs. » Guy Minguet (sociologie du travail et de l’emploi) GB Shaw Discussion entre deux médecins "La médecine, ce n'est pas une profession, c'est une conspiration." "Toutes les professions sont des conspirations contre ceux qui n'en font pas partie." Georges Bernard Shaw The doctor's dilemma Journal : institution incapable de faire une différence entre un accident de bicyclette et l'effondrement de la civilisation. Shaw L'alcool est un produit très nécessaire... Il permet au Parlement de prendre à onze heures du soir des décisions qu'aucun homme sensé ne prendrait à onze heures du matin. Ne fais pas aux autres ce que tu voudrais qu'ils te fassent. Leurs goûts peuvent différer des tiens Le sacrifice de nous-mêmes nous permet de sacrifier les autres sans honte. Les modes ne sont après tout que des épidémies provoquées La décadence ne peut trouver d'agents que lorsqu'elle porte le masque du progrès. Faites en sorte d'obtenir ce que vous aimez, sinon vous serez forcé d'aimer ce que vous obtenez Quand, en ce monde, un homme a quelque chose à dire, la difficulté n'est pas de le lui faire dire, mais de l'empêcher de le dire trop souvent. Arthur Schopenhauer « Toute vérité franchit trois étapes. D’abord, elle est ridiculisée. Ensuite elle subit une forte opposition. Puis, elle est considérée comme ayant été une évidence. » Arthur Schopenhauer Le médecin voit l'homme dans toute sa faiblesse ; le juriste le voit dans toute sa méchanceté ; le théologien dans toute sa bêtise. « J'ai qualifié Fichte et Schelling de farceurs. Quand un homme étaie ses dogmes sur de mauvaises inductions, de fausses conclusions, des hypothèses inexactes, etc., on dit : « Il se trompe ». Mais quand il affirme qu'il aperçoit directement ses dogmes, par une voie accessible seulement à lui et à ses adeptes, alors on dit : C'est un farceur. » Arthur Schopenhauer, Philosophie et philosophes Parerga et paralipomena. « L’idéalisme transcendantal ne conteste nullement au monde existant sa réalité empirique, mais dit seulement qu’il n’est pas inconditionné, puisqu’il a pour condition nos fonctions cérébrales, d’où naissent les formes de l’intuition, c’est-à-dire temps, espace et causalité et que cette réalité empirique elle-même n’est en conséquence que la réalité d’une apparence. » Arthur Schopenhauer Petr Skrabanek Sur l'équation santé = bonheur « La santé, c’est non seulement l’absence de maladie et d’infirmité, mais un complet bien-être physique, mental et social» - «Sensation, note Skrabanek (1995), lui-même médecin, que le commun des mortels peut connaître brièvement pendant l’orgasme ou sous l’influence de drogues». "On fait de la santé l'équivalent scientifique du bonheur. Le bio-stylisme remplace la droiture, le respect des convenances sociales et même des bonnes manières. Ce sont l'épidémiologie et la statistique qui ont fourni le gros des experts en bio-stylisme. Pour la réalisation de leur projet, ces hommes demandent et reçoivent sans peine l'appui des organes coercitifs de l'Etat. Ils sont épaulés par une armée de bureaucrates et d'assistants, là encore volontiers fournis en échange d'une parcelle de pouvoir. Comme l’écrit Jouvenel*: Partout la gestion des intérêts généraux est confiée à une classe qui a un besoin physique de certitudes et adopte des vérités incertaines avec le même fanatisme qu'autrefois les hussites et les anabaptistes". Aujourd'hui, l'épidémiologie est une source inépuisable de vérités douteuses que des tours de passe-passe statistiques changent en certitude." ("Une médecine coercitive") *B de Jouvenel, "Du pouvoir, histoire naturelle de sa croissance". Genève Cheval Alle, 1945 "La promotion santé est un commerce d'avenir. Parce que son objet est le bonheur de tous, elle est à l'abri des critiques. Seuls les misanthropes ou les imbéciles pourraient d'ailleurs en formuler. La théorie est élaborée dans les départements universitaires par des experts et des consultants au service du gouvernement." "La fin de la médecine à visage humain" de Petr Skrabanek - Extraits "Les buts que se donnent les mouvements de promotion de la santé sont si vagues par exemple "l'association quelles qu'elle soit d'une politique d'éducation de la santé et d'interventions organisationnelles, politiques et économiques destinées à faciliter l'adaptation des conduites et la modification de l'environnement qui améliore la santé" que le champ est grand ouvert à la construction de vastes pyramides administratives. La santé est vendue avec les mêmes méthodes qu'une nouvelle marque de poudre à laver." Petr Skrabanek Sur la réingénierie des comportements par "l'Etat nounou" La médecine de santé publique affiche ouvertement un objectif de transformation sociale. Ainsi peut-on lire dans un article programme de 1975 traitant de la motivation des comportements en médecine préventive " Même si l’approche éducative traditionnelle par l'endoctrinement et l'exhortation continue à jouer un rôle iportant dans l'évolution du comportement social de nouvelle s technique fondées sur l’expérimentation objective et systématique sont nécessaires. Nous prétendons que l'analyse scientifique des comportements et son application à ce qu'on appelle généralement la modification comportementale pourront fournir les bases théoriques et empiriques à un changement significatif du style de vie" Role of behaviour modification in preventive medicine. New England Journal of Medicine 1975, 292, 1277-1282 Petr Skrabanek dans "la fin de la médecine à visage humain". Odile Jacob. "Le médecin au service de l'Etat" Sur la science corrompue (la nouvelle trahison des clercs?) "Pour Luik* une science corrompue se reconnait à trois caractéristiques majeures: En premier lieu une science corrompue ne part pas d'hypothèses et de données pour arriver à une conclusion, elle part d'une conclusion présupposée ou acceptable et sélectionne les données pour y accéder (...) D'autre part une science corrompue travestit la réalité mais aussi la démarche adoptée pour atteindre la conclusion. Plutôt que de reconnaitre son approche sélective, son besoin de parvenir à la bonne conclusion, plutôt que d'admetre la complexité du problème et la lmite ds preuves disponibles, elle habille sa démarche et ses conclusions d'un manteau de certitudes Enfin, et c'est peut-être là le plus grave, si la vraie science examine les objections en fonction de la qualité des preuves et ds arguments apportés, si elle juge sans pertinence les attaques ad hominem, la science corrompue cherche à créer de formidables barrières institutionnelles à la critique: elle exclut les dissidents du processus d'évaluation, elle réduit les opposants au silence en mettant en cause non leur qualités mais leur caractère ou leurs motivations." *JC Luik: "Pandora's box: the dangers of pollitically corrupted science fior democratic public policy" Bostonia, 1993, Winter p 50-60 Médecine et politique "N'étant ni fascistes ni communistes les Etats-nounous de l'occident fondent leurs idéologies en matière de santé sur des principes empruntés tant à la gauche qu'à la droite. Talmon a montré que la gauche partait de l'idée rousseauiste "d'homme perfectible". En modifiant un environnement dénaturé par un capitalisme débridé, l'homme peut retrouver la santé et le bonheur même si à l'occasion quelques mesures coercitives s'avèrent nécessaires. Pour l'homme de gauche, vouloir changer le mode de vie des gens sans agir sur la pression social et éconmique qui les pousse malgré eux à une vie malsaine est une entreprise vouée à l'échec qui ne conduit qu'à la culpabilisation des victimes (note personnelle: critique du "workfare" et des théories de "l'activation" / empowerment). Mais le caractère généreux et les préoccupations sociales d'une telle analyse masquent un objectif politique. En liant pauvreté et maladie - ce qui en soi n'est pas déraisonnable - le marxiste peut promettre que dans une société sans classes, la santé des plus pauvres s'améliorera. Ce n'est pas ce que les classes laborieuses ont pu constater dans les pays communistes. N'oublions pas enfin que dans ses divers manifestes sur la santé, la gauche proposait de donner à l'Etat de plus grands pouvoirs pour prescrire les activités saines et proscrire les autres. Traditionnellement la droite s'intéresse davantage à la nation qu'à l'individu. Pour qu'une nation soit prête à défendre la suprématie de sa race, la population doit adopter un comportement responsable en matière de santé. Le plus souvent l'argument avancé se présente en terme d'économies de santé. Prendre soin des malades est coûteux. C'est au patient de payer surtout si l'on considère que la plupart des maladies s'expliquent par le style de vie adopté. On trouve un illustration parfaite de cette tendance politique dans les documents du ministère britannique de la Santé qui font de la Santé une affaire dont l'individu a le contrôle et la responsabilité. (...) Tout système prescriptif visant à rendre l'homme libre ou bien portant finit par produire de esclaves ou des malades. C'est ce qu'entendait Illitch par médicalisation de la vie." "Un article paru dans le Journal of the American Medical Association révélait dès 1893 les premiers signes aux Etats Unis du passage officiel à la médecine d'Etat. Son auteur considérait que le moment était venu pour le médecin de passer de sa traditionnelle mise au service du patient à sa "mise au service de l'Etat. Adam Smith Voir ce blog: Adam Smith des extraits contre les clichés "Donnez moi ce dont j'ai besoin et je vous aurez de moi ce sont vous avez besoin vous-mêmes" Fondement de l'économie de marché et par extension de la théorie des choix publics "Nous n'espérons d'autres avantages que d'être remarqués et considérés, rien que d'être remarqués et considérés, rien que d'être regardés avec attention, avec sympathie et approbation. Il y va de notre vanité, non de nos aises ou de notre plaisir." Dans le livre IV de son ouvrage intitulé Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations (publié en 1776), Adam Smith a livré une formule restée célèbre de cette croyance en la conjonction entre intérêts particuliers et intérêt général, l’image de «la main invisible» du marché. Formule qui a été reprise sous de multiples formes différentes depuis, dans la tradition libérale: «Ce n’est que dans la vue d’un profit qu’un homme emploie son capital à faire valoir l’industrie, et par conséquent il tâchera toujours d’employer son capital à faire valoir le genre d’industrie dont le produit promettra la plus grande valeur, ou dont on pourra espérer le plus d’argent ou d’autres marchandises en retour (...) A la vérité, son intention en général n’est pas en cela de servir l’intérêt public, et il ne sait même pas jusqu’à quel point il peut être utile à la société (...) et en dirigeant cette industrie de manière que son produit ait le plus de valeur possible, il ne pense qu’à son propre gain; en cela, comme dans beaucoup d’autres cas, il est conduit par une main invisible à remplir une fin qui ne rentre nullement dans ses intentions; et ce n’est pas toujours ce qu’il y a de plus mal pour la société, que cette fin n’entre pour rien dans ses intentions. Tout en ne cherchant que son intérêt personnel, il travaille souvent d’une manière bien plus efficace pour l’intérêt de la société que s’il avait réellement pour but d’y travailler.» Ainsi, selon Smith et la pensée libérale en général, le mécanisme du marché, par son caractère autorégulateur et harmonieux – c’est cela qu’il appelle en définitive «la main invisible» – fait de la poursuite égoïste par chacun des échangistes de son seul intérêt particulier la condition et le moyen de la réalisation de l’intérêt général. Fondements de l'éthiconomie en santé « Nous n'attendons pas notre dîner de la bienveillance du boucher, du brasseur ou du boulanger, mais de ce que ceux-ci considèrent leur propre intérêt. Ce n'est pas à leur humanité que nous nous adressons, mais à leur égoïsme; nous ne leur parlons jamais de nos propres besoins mais de leur avantage.» La richesse des nations, livre Ier, chapitre II Adaptation: le pari des politiques publiques de santé? « Nous n'attendons pas notre guérison de la bienveillance du médecin, de l'infirmière ou du directeur de l'hôpital, mais de ce que ceux-ci considèrent leur propre intérêt. Ce n'est pas à leur humanité que nous nous adressons, mais à leur égoïsme; nous ne leur parlons jamais de nos propres besoins mais de leur avantage.» Mais aussi: "Aussi égoïste que l'homme puisse être supposé, il y a évidemment certains principes dans sa nature qui le conduisent à s'intéresser à la fortune des autres et qui lui rendent nécessaire leur bonheur, quoiqu'il n'en retire rien d'autre que le plaisir de les voir heureux." Adam Smith, Théorie des sentiments moraux Fondement des services d'intérêt collectif « Le troisième et dernier devoir du souverain est d’entretenir ces ouvrages ou ces établissements publics dont une grande société retire d’immenses avantages, mais sont néanmoins de nature à ne pouvoir être entrepris ou entretenus par un ou plusieurs particuliers, attendu que, pour ceux-ci, le profit ne saurait jamais leur en rembourser la dépense.» Fondement de la gouvernance d'entreprise Les directeurs de ces sortes de compagnie étant les régisseurs de l’argent d’autrui plutôt que de leur propre argent, on ne peut guère s’attendre qu’ils y apportent cette vigilance exacte et soucieuse que les associés d’une société apportent souvent dans le maniement de leurs fonds. » Confronter à la théorie du marché politique qui s'inscrit dans la perspective plus générale de l'école des choix publics L'école des choix publics s'appuie sur une théorie de la motivation et des outils développés par la microéconomie. Elle se propose de rendre compte de l'ensemble des phénomènes sociaux en utilisant le paradigme de l'homo economicus. Les médecins sont parfois modélisés par les économistes sur deux dimensions: recherche du profit et altruisme (certes très réducteur, voir Adam Smith pour la "reconnaissance", mais quand même sympathique pour l'altruisme). Les hommes politiques et fonctionnaires se conduisent comme le feraient les consommateurs et producteurs de la théorie économique, dans un contexte institutionnel différent : entre autres différence, l'argent en cause n'est généralement pas le leur (Cf. le problème principal-agent). La motivation du personnel politique est de maximiser son propre intérêt, ce qui inclut l'intérêt collectif (du moins, tel qu'ils peuvent le concevoir), mais pas seulement. Ainsi, les hommes politiques souhaitent maximiser leurs chances d'être élus ou réélus, et les fonctionnaires souhaitent maximiser leur utilité (revenu, pouvoir, etc.) "Les agents de l'Etat ont pour but principal de satisfaire leur utilité, c'est à dire de servir leurs intérêts personnels dans le cadre de certaines limites institutionnelles et ensuite seulement se préoccupe de la politique que l'opinion attend d'eux." Gordon Tullock "Le marché politique: analyse économique des processus politiques" La thèse de la corporate governance repose sur la conviction d’une séparation inéluctable entre propriété et management, car l’importance des capitaux nécessaires à l’entreprise ” moderne ” impliquait, selon ses défenseurs, un actionnariat dispersé incapable d’imposer ses objectifs aux dirigeants. Souffrance au travail et aliénation « L'homme qui voue sa vie entière à effectuer quelques rares opérations simples, desquels les effet sont peut-être toujours les mêmes ou très semblables, n'a pas d'occasion de pratiquer sa compréhension ou d'exercer son inventivité à trouver des opportunités à dissiper des difficultés qui ne surviennent jamais. Il perd naturellement, dès lors, l'habitude de telles pratiques et, généralement, devient aussi stupide et ignorant qu'il est possible à une créature humaine de devenir. La torpeur de son esprit le rend non seulement incapable de goûter ou supporter un parti dans quelque conversation rationnel que ce soit ou de concevoir ne serait-ce qu'un sentiment généreux, noble ou tendre, mais aussi, en conséquence, de former un jugement juste concernant plusieurs, même des plus ordinaire, tâches de la vie privée. » « Dans la réalité, la différence des talents naturels entre les individus est bien moindre que nous ne le croyons, et les aptitudes si différentes qui sem¬blent distinguer les hommes de diverses professions quand ils sont parvenus à la maturité de l'âge, ne sont pas tant la cause que l'effet de la division du travail, en beaucoup de circonstan¬ces. La différence entre les hommes adon¬nés aux professions les plus opposées, entre un philosophe, par exemple, et un portefaix, semble provenir beaucoup moins de la nature que de l'habitude et de l'éducation. » Médecine "We trust our health to the physician... Such confidence could not safely be reposed in people of a very mean or low condition. Their reward must be such, therefore, as may give them that rank in the society which so important a trust requires." (An Inquiry Into the Nature and Causes of the Wealth of Nations; 1776) Marchands et manufacturiers « Toute proposition d’une loi nouvelle ou d’un règlement de commerce, qui vient de la part de cette classe de gens, doit toujours être reçue avec la plus grande défiance, et ne jamais être adoptée qu’après un long et sérieux examen, auquel il faut apporter la plus soupçonneuse attention. » Adam Smith, La richesse des nations, à propos des marchands et des manufacturiers Sun Tzu « Il faut éviter l’affrontement direct chaque fois qu’on peut lui préférer l’affaiblissement de l’ennemi par des voies indirectes.» (SUN TZU) « Avant tout affrontement, il faut s’imprégner de la pensée adverse. » (SUN TZU) « Avant l’affrontement, il faut d’abord s’attaquer aux plans de l’ennemi, puis à ses alliances et seulement après à ses forces.» (SUN TZU) « Quand vous êtes capable, feignez l’incapacité. Quand vous agissez, feignez l’inactivité. Quand vous êtes proche, feignez l’éloignement. Quand vous êtes loin, feignez la proximité. »: Envers un ennemi, il faut savoir se rendre indiscernable dans ses hauts projets, invisible dans ses actions, et capable de leurrer. « Pour le bon stratège, l’essentiel est dans la victoire, non pas dans les opérations prolongées. »: La victoires s’obtient surtout grâce à une stratégie globale et une vision large. Agir sans discernement par amour du conflit vous éloigne de votre intérêt, à long terme. « Remporter cent victoires après cent batailles n’est pas le plus habile. Le plus habile consiste à vaincre sans combat. »: Un bon stratège est un conquérant qui ne détruit pas, il laisse l’adversaire intact en le transformant légèrement. « Qui connaît l’autre et se connaît lui-même, peut livrer cent batailles sans jamais être en péril. Qui ne connaît pas l’autre mais se connaît lui-même, pour chaque victoire, connaîtra une défaite. Qui ne connaît ni l’autre ni lui-même, perdra inéluctablement toutes les batailles. » « Celui qui pousse l’ennemi à se déplacer, en lui faisant miroiter une opportunité s’assure la supériorité. »: Il faut restreindre la liberté d’action de l’ennemi pour l’amener là où vous voulez qu’il aille. « Ainsi, le bon stratège contraint l’ennemi et ne se laisse pas contraindre par lui. » « Le général court cinq dangers: Téméraire, il risque d’être tué. Lâche, il risque d’être capturé. Coléreux, il risque de se laisser emporter. Chatouilleux sur l’honneur, il risque d’être humilié. Compatissant, il risque d’être tourmenté. » L'art de la guerre en texte et aussi en audio L'art de la guerre Alexis de Tocqueville « Il n'y a rien de si difficile à distinguer que les nuances qui séparent un malheur immérité d'une infortune que le vice a produit.» Tocqueville « Il est clair que, si chaque citoyen, à mesure qu'il devient individuellement plus faible, et par conséquent plus incapable de préserver isolément sa liberté, n'apprenait pas l'art de s'unir à ses semblables pour la défendre, la tyrannie croîtrait nécessairement avec l'égalité. Il ne s'agit ici que des associations qui se forment dans la vie civile et dont l'objet n'a rien de politique […]. Malheureusement, le même état social qui rend les associations si nécessaires aux peuples démocratiques, les leur rend plus difficiles qu'à tous les autres. » A. de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, II, 5. « A mesure que le mouvement actuel de la civilisation se continuera, on verra croître les jouissances du plus grand nombre ; la société deviendra plus perfectionnée, plus savante ; l'existence sera plus aisée, plus douce, plus ornée, plus longue ; mais en même temps, sachons le prévoir, le nombre de ceux qui auront besoin de recourir à l'appui de leurs semblables pour recueillir une faible part de ces biens, le nombre de ceux là s'accroîtra sans cesse. On pourra ralentir ce double mouvement : les circonstances particulières dans lesquelles les différents peuples sont placés précipiteront ou suspendront son cours ; mais il n'est donné à personne de l'arrêter. Hâtons-nous donc de chercher les moyens d'atténuer les maux inévitables qu'il est déjà facile de prévoir ». « Les hommes qui habitent les pays démocratiques, ont donc souvent des pensées vacillantes ; il leur faut des expressions très larges pour les renfermer. Comme ils ne savent jamais si l'idée qu'ils expriment aujourd'hui conviendra à la situation nouvelle qu'ils auront demain, ils conçoivent naturellement le goût des termes abstraits. Un mot abstrait est comme une boîte à double fond ; on y met les idées que l'on désire, et on les en retire sans que personne le voie.» Tocqueville « Il y a en effet une passion mâle et légitime pour l’égalité qui excite les hommes à vouloir être tous forts et estimés. Cette passion tend à élever les petits au rang des grands ; mais il se rencontre aussi dans le cœur humain un goût dépravé pour l’égalité, qui porte les faibles à vouloir attirer les forts à leur niveau, et qui réduit les hommes à préférer l’égalité dans la servitude à l’inégalité dans la liberté » ( De la démocratie en Amérique ) « Plus on fait reculer un type d’inégalité ou d’insécurité, plus le résidu d’inégalité ou d’insécurité devient insupportable pour la population et plus cette dernière développe une aversion pour le risque » Alexis de Tocqueville - ( Lettre des cindyniques n°36 Claude Frantzen) Mark Twain "Définir, c'est élever un mur de mots autour d'un terrain vague d'idées." Il y a trois sortes de mensonges, le mensonge, le fieffé mensonge et les statistiques." Mark Twain cité par Disraeli "On ne se débarrasse pas d'une habitude en la flanquant par la fenêtre ; il faut lui faire descendre l'escalier marche par marche." "Si vous ne lisez pas les journaux, vous n'êtes pas informés; si vous lisez les journaux, vous êtes mal informés" "Un banquier (c'est celui qui) vous prête un parapluie quand il fait beau et vous le reprend quand il commence à pleuvoir." Mark Twain Elément d'une théorie de la motivation et des incitations: " Pourquoi s'embêter à apprendre à bien faire, alors qu'il est si simple de mal faire et qu'au bout du compte le salaire est le même?" Mark Twain (Huckleburry Finn 1884). Paul Valéry "Nous ne raisonnons que sur des modèles" " Aucune nation n’aime à considérer se malheurs comme ses enfants légitimes." Paul Valéry "Tout ce qui est simple est faux, tout ce qui est compliqué est inutilisable." Paul Valéry "Je vis dans la terreur de ne pas être incompris". Paul Valery "Dans ce monde gouverné par des imbéciles je vis dans la terreur de n'être pas incompris." Paul Valéry "La politique est l’art d’empêcher les gens de s’occuper de ce qui les regarde." Paul Valéry "Ce qui obscurcit presque tout c'est le langage - parce qu'il oblige à fixer et qu'il généralise sans qu'on le veuille." Paul Valéry D'autre côté - n'est pas science, toute connaissance dont les éléments conceptuels ne sont pas faits ad hoc, mais pris dans le langage ordinaire. Cahiers "Si le moi est haïssable, aimer son prochain comme soi-même devient une atroce ironie." Paul Valéry"La guerre est faite par des gens qui ne se connaissent pas et qui s'entretuent pour le compte de gens qui se connaissent mais qui ne s'entretuent pas." (Paul Valéry) "Tout système est une entreprise de l'esprit contre lui-même. Une oeuvre exprime non l'être d'un auteur, mais sa volonté de paraître, qui choisit, ordonne, accorde, masque, exagère. " Paul Valéry Paul Watzlawick La Réalité de la réalité - Faites vous même votre propre malheur "Entre ce que je pense, Ce que je veux dire, Ce que je crois dire, Ce que je dis, Ce que vous voulez entendre, Ce que vous entendez, Ce que vous croyez comprendre, Ce que vous voulez comprendre, Ce que vous comprenez… … Il y a au moins neuf possibilités de ne pas s’entendre!" "La maturité est la capacité de faire quelque chose malgré le fait que vos parents vous l’ont recommandé." Paul Watzlawick «La volonté de renoncer à son indépendance, de troquer le témoignage de ses sens contre le sentiment confortable mais déformant la réalité, d'être en harmonie avec un groupe, est l'aliment dont se nourrissent les démagogues.» "La prédiction d'un événement a pour résultat de faire arriver ce qu'elle a prédit." "En nous efforçant d'atteindre l'inaccessible, nous rendons impossible ce qui serait réalisable." "Ce que l'on croit ou espère nécessairement vrai ou juste revient toujours comme vérité éternelle après être passé à travers le système digestif de l'ordinateur." "une idée, pour peu qu'on s'y accroche avec une conviction suffisante, qu'on la caresse et la berce avec soin, finira par produire sa propre réalité." "Être malheureux est certes à la porté du premier venu. Mais se rendre malheureux, faire soi-même son propre malheur sont des techniques qu'il faut apprendre : à cet apprentissage-là, quelques coups du destin ne suffisent pas. " Autres citations de l'auteur: http://www.livres-et-citations.com/index.php?pg=k3&numl=15 « Une analyse des changements montre que parmi les vertigineux appels pour des transformations de structure et des comportements, les résultats sont médiocres. Tout se passe comme si le changement n'était qu'une ride éphémère. Ces changements de Type I ramènent à la même chose, malgré la volonté d'innovation des agents d'innovation. "Plus ça change, plus c'est la même chose". Cependant, certaines organisations ne manquent pas de capacité à se transformer. Elles ont des potentialités d'apprentissage et de création. Ce sont des organisations qui innovent en permanence leurs stratégies et leurs structure, leurs projets et leur managements. Elles sont dans le changement Type II, le système change qualitativement. " Dans les organisations hospitalières, le changement est tout cela en même temps. C'est dire son ambiguïté et l'ambivalence qu'il suscite auprès des personnes qui à la fois le souhaitent et le craignent. » Watzlawick P. et al. Changements. Paris : Le Seuil, 1975 Max Weber "L'important pour notre concept ce qui détermine ici l'action économique de façon décisive, c'est la tendance effective à comparer un résultat exprimé en argent avec un investissement évalué en argent si primitive soit cette comparaison." Max Weber - L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme "Le calcul exact, fondement de tout le reste n'est possible que sur la base du travail libre." Max Weber - L'Ethique protestante et l'esprit du capitalisme « Mais dans les temps modernes, l’Occident connaît en outre une forme de capitalisme tout autre, et qui ne s’est développé nulle part ailleurs : l’organisation capitaliste rationnelle du travail (formellement) libre. On n’en trouve ailleurs que des rudiments. » Max Weber "Toute activité orientée selon l'éthique peut être subordonnée à deux maximes totalement différentes et irréductiblement opposées : l'éthique de responsabilité ou l'éthique de conviction." Max Weber ; processus de rationalisation ; 2 ; 3 ; 4 "La rationalité formelle et la rationalité matérielle (quel que soit l'étalon de valeur qui leur serve d'orientation) ne coïncident par principe jamais, en aucune circonstance, même si cette coïncidence peut se présenter empiriquement dans tous les cas d'espèce" Max Weber, Économie et société "L'intervention des intérêts étrangers à l'exploitation dans la marche de celle-ci par la mainmise sur les postes dirigeants et, dans les cas extrêmes, par la rationalité formelle de leur sélection, est une autre irrationalité matérielle spécifique du régime économique moderne (car la marche de l'entreprise – par la voie de la nomination de son chef – peut être commandée par des intérêts financiers sans aucun rapport avec l'entreprise et par le jeu de la spéculation des propriétaires de parts)" Max Weber, Économie et société « s’il est une idée hautement ridicule, c’est bien celle de nos littérateurs persuadés que le travail intellectuel dans un bureau privé se distingue en quoi que ce soit de celui qui s’effectue dans un bureau d’État. Bien au contraire, l’un et l’autre sont essentiellement de la même espèce. Pour les sciences sociales, l’État moderne est une “entreprise” au même titre que l’usine ; c’est précisément ce qu’il a historiquement de spécifique. » Max Weber « En outre, la bureaucratie managériale n’est pas rabattable sur la rationalité marchande. La bureaucratie s’articule aux principes d’organisation, d’efficacité et de contrôle, tandis que le marché est essentiellement compréhensible en termes de propriété, de capital, de profit, d’offre, de demande, d’échange et d’intérêt." Thibault Le Texier « ce furent l’entreprise permanente rationnelle, la comptabilité rationnelle, la technique rationnelle, le droit rationnel, qui engendrèrent le capitalisme » Max Weber « Nous entendons par "domination" […] la chance, pour des ordres spécifiques (ou pour tous les autres), de trouver obéissance de la part d’un groupe déterminé d’individus. Il ne s’agit cependant pas de n’importe quelle chance d’exercer "puissance" et "influence" sur d’autres individus. En ce sens, la domination (l’"autorité") peut reposer, dans un cas particulier, sur les motifs les plus divers de docilité : de la morne habitude aux pures considérations rationnelles en finalité. Tout véritable rapport de domination comporte un minimum de volonté d’obéir, par conséquent un intérêt, extérieur ou intérieur, à obéir » (Weber, 1995, p. 285). Explication sociologique et domination sociale Pour une épistémologie clarifiée de la sociologie de la domination Michel Messu ("Dans un cas la domination reçoit valeur d’objet politique à démystifier, dans l’autre d’objet sociologique à expliciter.") Pages relatives à Max Weber Oscar Wilde "L'expérience, c'est le nom que chacun donne à ses erreurs." Le pessimiste est celui qui, entre deux maux, choisit les deux. Les bonnes résolutions sont des chèques tirés sur une banque où l'on n'a pas de compte courant. Oscar Wilde Je déteste les discussions, elles vous font parfois changer d'avis L'émotion nous égare : c'est son principal mérite Quand les gens sont de mon avis, j'ai toujours le sentiment de m'être trompé. Bien entendu, l'Amérique avait été découverte avant Colomb, mais le secret avait été bien gardé. C'est l'incertitude qui nous charme. Tout devient merveilleux dans la brume. Si la vie réelle est un chaos, en revanche une terrible logique gouverne l'imagination. Il y a deux façons de ne pas aimer l'art. L'une est de ne pas l'aimer. L'autre est de l'aimer de façon rationnelle. Après un bon dîner, on peut pardonner à n'importe qui, même à sa famille. Il est absurde d'avoir une règle rigoureuse sur ce qu'on doit lire ou pas. Plus de la moitié de la culture intellectuelle moderne dépend de ce qu'on ne devrait pas lire. L'homme est un animal raisonnable qui se met régulièrement en colère lorsqu'on lui demande d'agir en accord avec les préceptes de la raison. Un gentleman est quelqu'un qui ne blesse jamais les sentiments d'autrui sans le faire exprès. Le sacrifice de soi est une chose qui devrait être condamnée par les lois. Cela démoralise les gens pour lesquels on se sacrifie. Il n'y a qu'une catégorie de gens qui pensent plus à l'argent que les riches, ce sont les pauvres. Le cynisme, c'est connaître le prix de tout, et la valeur de rien ! L'Angleterre et l'Amérique n'ont plus rien désormais qui les distingue, sauf bien entendu, le langage. L'homme est moins lui-même quand il est sincère, donnez-lui un masque et il dira la vérité. Etre le maître de ses caprices est exquis, être leur esclave est mieux encore. Les amateurs de musique ont ceci de pénible qu'ils nous demandent toujours d'être totalement muets au moment même où nous souhaiterions être absolument sourds. Il n'y a que les gens superficiels qui se connaissent. Quand les critiques ne sont pas d'accord entre eux, l'artiste est en accord avec lui-même. La plupart des femmes sont si artificielles qu'elles n'ont aucun sens de l'art. La plupart des hommes sont si naturels qu'ils n'ont aucun sens du beau. Le bottin mondain est en Angleterre le plus extraordinaire ouvrage de fiction. Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d'entre nous regardent les étoiles. La logique est le dernier refuge des gens sans imagination. Rien ne produit autant d'effet qu'une bonne platitude. Cela donne à tout le monde un sentiment de parenté. Je vis tellement au-dessus de mes revenus qu'en vérité nous menons, eux et moi, une existence entièrement séparée. Le chemin des paradoxes est le chemin du vrai. Pour éprouver la réalité, il faut la voir sur la corde raide. La moralité des arts consiste dans l'usage parfait d'un moyen imparfait. Dans les examens, les imbéciles posent des questions auxquelles les sages ne peuvent pas répondre. La seule différence qui existe entre un caprice et une passion éternelle, c'est que le caprice dure un peu plus longtemps. Je vis dans la terreur de ne pas être incompris. Toute chose, pour être vraie, doit devenir une religion. On perd tout sens de la mesure quand on pénètre dans cette étrange arène journalistique où la victoire revient toujours au plus braillard. Je déteste les arguments : ils sont toujours vulgaires et quelquefois convaincants. La vie morale de l'homme est un des sujets que traite l'artiste, mais la moralité de l'art consiste dans le parfait usage d'un instrument imparfait. Il est parfaitement monstrueux de s'apercevoir que les gens disent dans notre dos des choses qui sont absolument et entièrement vraies. Quelque grief qu'on ait conter le mariage, on ne saurait lui refuser d'être une expérience. Un expert, c'est un homme ordinaire qui donne son avis... quand il n'est pas à la maison. De nos jours, la plupart des gens meurent d'une espèce de bon sens rampant et découvrent trop tard qu'il n'y a que les erreurs qu'on ne regrette jamais. La beauté ne se discute pas, elle règne de droit divin. Elle fait prince quiconque la possède. Si l'homme des cavernes avait su rire, le cours de l'histoire eut été changé. Ce sont les passions dont nous méconnaissons l'origine qui nous tyrannisent le plus. La chose la plus commune, dès qu'on nous la cache, devient un délice. Les jeunes sont toujours prêts à donner à leurs aînés le bénéfice de leur inexpérience. L'éducation est une chose admirable, mais il est bon de se souvenir de temps en temps que rien de ce qui est digne d'être connu ne peut s'enseigner. Quand le droit n'est pas la force, il est le mal. La vie est tout simplement un mauvais quart d'heure composé d'instants exquis. Les femmes nous aiment pour nos défauts. Si nous en avons suffisamment, elles nous pardonneront même notre intelligence. Peut-être ne paraît-on jamais si parfaitement à l'aise que lorsqu'on joue un rôle. Le travail, c'est le refuge des gens qui n'ont rien de mieux à faire. La musique met l'âme en harmonie avec tout ce qui existe. Quand j'étais jeune, je croyais que, dans la vie, l'argent était ce qu'il y a de plus important. Maintenant que je suis vieux, je le sais. Les femmes sont faites pour être aimées, non pour être comprises. Les Français sont si fiers de leurs vins qu'ils ont donné à certaines de leurs villes le nom d'un grand cru. Rien n'est plus dangereux que d'être trop moderne ; on risque de devenir soudain ultra démodé. Les vieux croient à tout ; les gens d'âge mûr mettent tout en doute ; les jeunes savent tout. Les femmes ne sont jamais désarmées par les compliments. C'est cela la différence entre les sexes. Tout le monde peut sympathiser avec les malheurs de ses amis. Il faut une nature vraiment exceptionnelle pour sympathiser avec leur succès. "Il est absurde d'avoir une règle rigoureuse sur ce qu'on doit lire ou pas. Plus de la moitié de la culture intellectuelle moderne dépend de ce qu'on ne devrait pas lire" Oscar Wilde Citations en vrac « O vous qui avez l'entendement sain Voyez la doctrine qui se cache Sous le voile des vers étranges" Dante, L'enfer, chant IX, 61-63. » « Tout, sauf, en ce jour suprême de juin, pour moi, las de tant de pauvreté (provisoirement, croyez-le, car si habitué, moi, depuis cinq ans!), l'Hôpital avec un grand H, l'idée atroce, évocatrice d'une indicible infortune, de l'hôpital moderne pour le poète moderne, qui ne peut, à ses heures de découragement, que le trouver noir comme la mort et comme la tombe, et comme la croix tombale, et comme l'absence de charité, votre hôpital moderne, tout civilisé que vous l'ayez fait, hommes de ce siècle d'argent, de boue et de crachats ! » Verlaine, "Mes hôpitaux" « Lorsqu’un indicateur est choisi pour guider une politique économique, il perd du même coup la valeur informative qui l’avait qualifié pour remplir cette fonction. » Charles Goodhart « Plus un indicateur quantitatif est utilisé pour prendre des décisions, plus il va être manipulé et plus son usage va aboutir à corrompre le processus qu’il était censé améliorer. » Donald Campbell « N'oubliez jamais que ce sont des professionnels qui ont construit le Titanic et des amateurs l'Arche de Noé.» Anonyme « Les hommes ne savent être ni entièrement bon ni entièrement mauvais ». Nicolas Machiavel "L'enfant apprend en croyant l'adulte, le doute vient après la croyance. Wittgenstein." De la certitude "L'esprit du doute, suspendu sur ma tête venait de me verser dans les veines une goutte de poison." Alfred de Musset "La parole dépourvue de sens annonce toujours un bouleversement prochain. Nous l'avons appris. Elle en était le miroir anticipé." René Char "Dès lors qu'une organisation promet le bonheur en échange d'une confiance totale dans ses méthodes et ses dirigeants les notions de manipulation et d'emprise ne sont jamais loin." Michela Marzano Le contrat de défiance « Agis de telle sorte que tu traites l’humanité aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre, toujours comme une fin, et jamais simplement comme un moyen » Emmanuel Kant "Ce n’est pas tant l’aide de nos amis qui nous aide, que notre confiance dans cette aide." Epicure "Les chaînes de l’humanité torturée sont en papier de ministère." Kafka « Il faut savoir ce qui doit être pour bien juger de ce qui est ». Jean-Jacques Rousseau « Tous les concepts prégnants de la théorie moderne de l'État sont des concepts théologiques sécularisés » Carl Schmidt « Les théories servent à irriter les philistins, à séduire les esthètes et à faire rire les autres. » Amélie Nothomb « Vouloir élaborer la stratégie sur la base d'une démarche mécanique ne peut aboutir qu'à des résultats médiocres. » Henry Mintzberg «il est important que les hypothèses cruciales présentent un degré raisonnable de réalisme. Quand les résultats d'une théorie semblent découler spécifiquement d'une hypothèse cruciale particulière, alors, si l'hypothèse est douteuse, les résultats seront suspects» Robert M. Solow "Le diable est dans les cloisons." Alain Coulomb "Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal. " Robert Sheckley "Ce que la chenille appelle la fin du monde, la vie (le maître) l'appelle un papillon" Richard Bach. Souvent citée ainsi: "Ce que la chenille appelle la fin du monde, le maître l'appelle un papillon" Ethique de responsabilité, éthique de conviction "Dans l'omelette au lard la poule est empathique, le cochon est sympathique". Variante plus classique en management: "Dans l'omelette au lard la poule est concernée, le cochon est impliqué." "Le management c'est faire monter tout le monde à l'échelle. Le leadership c'est appuyer l'échelle sur le bon mur." La seule chose promise d'avance à l'échec est celle qu'on ne tente pas. Paul-Emile Victor "La franchise ne consiste pas à dire tout ce que l'on pense, mais à penser tout ce que l'on dit." Hippolyte de Livry "Passée la barrière de tes lèvres, ta parole ne t'appartient plus." (Coran) "La jeunesse comprimée éclatera comme la chaudière d'une machine à vapeur, vous périrez pour ne pas avoir demandé à la jeunesse de France : ses forces et son énergie, ses dévouements et son ardeur, pour avoir choisi en toute chose la médiocrité." Honoré de Balzac "Il y a de certaines choses dont la médiocrité est insupportable, la poésie, la musique, la peinture, le discours public. Quel supplice que celui d'entendre déclamer pompeusement un froid discours, ou prononcer de médiocres vers avec toute l'emphase d'un mauvais poète." La Bruyère "On fait toujours trois discours : celui qu'on prépare, celui qu'on prononce réellement et, celui qu'on refait pour soi tout seul." "Soit on soigne trop une oeuvre, soit on ne la soigne pas assez, il est bien rare de trouver le juste milieu pour qu'elle boîte avec grâce." Jean Cocteau "Le don n’est qu’une manie s’il n’est pas accompagné de travail." Jean-Paul Sartre "Le Jazz c’est comme les bananes, ça se consomme sur place." Jean-Paul Sartre " Par mon croc à merdre et par mon bâton à phynance". Ubu Roi, Alfred Jarry "La propagande est aux démocraties ce que la matraque est aux dictatures." Noam Chomsky " Quand on ne trouve pas de solution dans une discipline, la solution vient d 'en dehors de la discipline ". Jacques Labeyne "Improving processes is the only way to improve quality."Deming "Knowledge is of no value unless you put it into practice.” Anton Checkhov 1860-1904 « La meilleur façon de prédire l’avenir, c’est de l’inventer » Alan KAY « Ce n’est pas parce que les choses sont difficiles que nous n’osons pas, c’est parce que nous n’osons pas qu’elles sont difficiles » Sénèque (La philosophie) est comme la Russie: pleine de marécages et souvent envahie par les Allemands. Roger Nimier "Je pense, donc je suis" est un propos d'intellectuel qui sous-estime les maux de dents. Milan Kundera "Désir du désir de l'autre" Hegel, "Vices privés vertus publiques" Mandeville (Fable des abeilles) "La pauvreté est difficile à vivre ; mais neuf fois sur dix la meilleure chose qui puisse arriver à un jeune homme est d'être jeté par-dessus bord et contraint à nager ou couler." James Garfield "Heureux les fêlés car il laissent passer la lumière." Spike Milligan Cette phrase est attribuée à tort à Michel Audiard. C'est le titre d'un livre consacré à Yvan Audouard, mais ce n'est pas de lui non plus. L'original étant: "Blessed are the cracked for they let in the light" de Spike Milligan "L'immobilisme est en marche, rien ne pourra l'arrêter." Edgar Faure - La citation exacte serait: « En décrétant le changement, l'immobilisme s'est mis en route et je ne sais plus comment l'arrêter. » Edgar Faure "C'est dans l'amertume que se trouve la part de vérité que chacun cherche." Le Clézio "L'herbe est toujours plus verte chez les autres jusqu'à ce qu'on découvre que c'est du gazon artificiel." Jacques Salomé « Il n’y a qu’un seul moyen de tuer les monstres : les accepter » Julio Cortázar "Les dispositions morales proviennent d'actes qui leur sont semblables. C'est pourquoi nous devons orienter nos activités dans un certain sens, car la diversité qui les caractérise entraîne les différences correspondantes dans nos dispositions. Ce n'est donc pas une œuvre négligeable de contracter dès la plus jeune enfance telle ou telle habitude, c'est au contraire d'une importance majeure, disons mieux totale." Aristote « La transition épidémiologique est patente depuis plus de trente ans et les maladies chroniques restent le parent pauvre du système. A quoi sert-il de montrer les inégalités de santé si on ne s’attaque pas aux déterminants qui en sont la cause ? Aujourd’hui si on veut améliorer la santé en France, après les spectaculaires progrès qui ont été accomplis, il importe de faire porter les efforts auprès des populations défavorisées et auprès de personnes atteintes de maladies chroniques et de handicaps physiques et mentaux, de faire prendre en compte l’environnement au travail, dans le cadre de la vie quotidienne (alimentation, habitat). » Jean-Claude Henrard « En France, près de 15 millions de personnes sont atteintes de maladies chroniques. Ces maladies […] engendrent des incapacités, des difficultés personnelles, familiales et sociales importantes. Elles atteignent toutes en profondeur la qualité de vie des personnes qui en souffrent. […] Parce que notre système de santé doit s'adapter à cette réalité […], il nous faut maintenant mettre en place toutes les conditions pour que les personnes atteintes voient s'améliorer leur qualité de vie. […] Il est nécessaire que les gens qui les entourent, quels qu'ils soient et où qu'ils soient, puissent travailler ensemble pour permettre aux malades de vivre la vie la plus normale possible, hors de l'hôpital, même lorsque leur état requiert des gestes techniques fréquents et indispensables ». Extrait d’un discours prononcé par Philippe Bas, Ministre de la santé et de la solidarité (24 avril 2007). « si la division du travail ne produit pas de solidarité, c'est que les relations des organes ne sont pas réglementées, c'est qu'elles sont dans un état d'anomie. » Emile Durkheim « Il y a autant d’autonomies que d'omelettes et de morales : omelette aux confitures, morale religieuse ; omelette aux fines herbes, morale aristocratique ; omelette au lard, morale commerciale ; omelette soufflée, morale radicale ou indépendante, etc. L'Autonomie, pas plus que la Liberté, la Justice, n'est un principe éternel, toujours identique à lui-même ; mais un phénomène historique variable suivant les milieux où il se manifeste. » Paul Lafargue « l’élision de la responsabilité », c’est-à-dire le prix à payer , dont on a commencé à prendre conscience dans les années 60, pour cette invention : « ... pour avoir éliminé la responsabilité de la sphère des relations sociales, on a disposé l’Etat et les individus de telle façon que l’un doit effectuer des attributions à tous pour prix de cette promesse du progrès dont il s’est chargé, tandis que les autres s’installent dans la revendication permanente à l’égard de cet Etat pour compensation de cette prise sur leur devenir dont il les a dessaisis ». Jacques Donzelot "l'invention du social" « L’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est la liberté. » Jean-Jacques Rousseau "Si tu veux construire un bateau, ne rassemble pas tes hommes et femmes pour leur donner des ordres, pour expliquer chaque détail, pour leur dire où trouver chaque chose... Si tu veux construire un bateau, fais naître dans le cœur de tes hommes et femmes le désir de la mer." Antoine de Saint-Exupéry "On semble s'orienter vers une reconfiguration du régime des protections à trois pôles ou à trois vitesses: Des protections relevant de la solidarité nationale financée par l'impôt et garantissant dans la logique de l'assistance des ressources et des couvertures minimales aux populations les plus démunies (exemple la couverture médicale généralisée et les minima sociaux) Des protections assurantielles de base continuant à être construites à partir de l'emploi mais avec une diminution des risques couverts et/ou du seuil de leur prise en charge (exemple la réduction des risques santé et/u de leur taux de recouvrement directement couvert par la sécurité sociale Des assurances privées de plus en plus étendues relevant du choix des individus et financés par eux (par exemple l'évolution des régimes de retraite dans le sens de leur capitalisation plus ou moins partielle) Robert Castel, L'insécurité sociale, Seuil, 2003 « Je ne cesse de le répéter depuis deux ans : nous les Entrepreneurs, nous pouvons être à ce siècle encore tout jeune, ce que les instituteurs ont été à notre IIIè République. L’école était chargée de former le citoyen, c’est à l’entreprise aujourd’hui de lui apprendre le nouveau monde. Les instituteurs étaient les messagers de l’universel républicain, les entrepreneurs sont aujourd’hui les porteurs de la diversité de la mondialisation. Les instituteurs détenaient la clé de la promotion populaire. Nous, les entrepreneurs, nous sommes les moteurs de l’ascension sociale. Comme eux, nous devons contribuer à rendre le monde lisible. » Laurence Parisot assemblée générale du MEDEF 2005 Fable de Dawkins Deux brontosaures sont poursuivis dans une grande plaine préhistorique par un tyranausorus rex. L'un des deux animaux, essoufflé, dit: "Inutile de s'évertuer à déguerpir, il galope plus vite que nous et il va nous bouffer." L'autre brontosaure poursuivi par l'impitoyable prédateur lui répond: "Ce n'est pas de courir plus vite que lui qui m'importe, c'est de courir plus vite que toi." Traduction alternative Deux brontosaures voient un T-Rex avancer dans leur direction et se mettent à courir aussi vite qu'ils le peuvent. Puis l'un des deux dit à l'autre : « Pourquoi nous fatiguons-nous au juste ? Nous n'avons de toute façon pas la moindre chance d'arriver à courir plus vite qu'un T-Rex ! » Et l'autre lui répond cyniquement :« Je ne cherche pas à courir plus vite que le T-Rex. Je cherche juste à courir plus vite que toi ! » La Fontaine Les loups et les brebis http://www.la-fontaine-ch-thierry.net/loubrebi.htm La paix est fort bonne de soi J'en conviens; mais de quoi sert-elle Avec des ennemis sans foi? Les obsèques de la lionne http://ysopet.free.fr/fables_visu.php?idxfable=0814055 Je définis la cour un pays où les gens Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au Prince, ou s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au moins de le parêtre, Peuple caméléon, peuple singe du maître, On dirait qu'un esprit anime mille corps ; C'est bien là que les gens sont de simples ressorts. L'homme et la couleuvre http://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/poemes/jean_de_la_fontaine/l_homme_et_la_couleuvre.html On en use ainsi chez les grands. La raison les offense ; ils se mettent en tête Que tout est né pour eux, quadrupèdes, et gens, Et serpents. Si quelqu'un desserre les dents, C'est un sot. - J'en conviens. Mais que faut-il donc faire ? - Parler de loin, ou bien se taire. Les animaux malades de la peste Selon que vous serez puissant ou misérable Les jugements de cour vous rendrons blanc ou noir. « Je le répète, et dis, vaille que vaille, Le monde n'est que franche moutonnaille. » Jean de La Fontaine Antonio Machado "Voyageur, le chemin C'est les traces de tes pas C'est tout; voyageur, il n'y a pas de chemin, Le chemin se fait en marchant Le chemin se fait en marchant Et quand tu regardes en arrière Tu vois le sentier que jamais Tu ne dois à nouveau fouler Voyageur! Il n'y a pas de chemins Rien que des sillages sur la mer." Caminante, son tus huellas [Toi qui marches, ce sont tes traces] el camino y nada más; [qui font le chemin, rien d'autre ;] caminante, no hay camino, [toi qui marches, il n'existe pas de chemin,] se hace camino al andar. [le chemin se fait en marchant.] Al andar se hace camino [En marchant on fait le chemin] y al volver la vista atrás [et lorsqu'on se retourne] se ve la senda que nunca [on voit le sentier que jamais] se ha de volver a pisar. [on n'empruntera à nouveau.] Caminante no hay camino [Toi qui marches, il n'existe pas de chemin] sino estelas en la mar... [si ce n'est le sillage dans la mer...] The fable of the Chicken and the Pig A Pig and a Chicken are walking down the road.The Chicken says: "Hey Pig, I was thinking we should open a restaurant!"Pig replies: "Hm, maybe, what would we call it?"The Chicken responds: "How about 'ham-n-eggs'?"The Pig thinks for a moment and says: "No thanks. I'd be committed, but you'd only be involved."