Voici 5 articles pour rappeler que les besoins de soins sont encore une fiction institutionnelle et que la définition des catégories de besoins dans un système d’information robuste relève de choix politiques qui restent à faire. Il est aujourd’hui impossible de fonder en raison le pilotage sur des données de santé tangibles et sur les sciences de gestion publique, a fortiori en contexte d’austérité. Je ne reviens ici pas sur les conséquences de cette fiction sur l’ONDAM et le point flottant de la T2A, qui seul ne coule pas.
- Une fiction d’institution : les ”besoins de santé” de la population. Marc-Olivier Déplaude.
- Peut-on quantifier les besoins de santé? Chantal Cases et Dominique Baubeau.
- HCSP: les systèmes d’information pour la santé publique.
- The rise and fall of global health issues: an arenas model applied to the COVID-19 pandemic shock. Jeremy Shiffman
- A social explanation for the rise and fall of global health issues. Jeremy Shiffman
Dans cette gestion de chaine logistique en filière inversée (Galbraith), centrée sur les besoins d’un amont qu’on a défini jusque dans sa T2A comme purement curatif (machine à guérir), nous voilà, nous et les usagers, d’une part coincés dans une planification et un financement en silos concurrentiels et d’autres part victimes du cercle vicieux général induit par la séparation du sanitaire protectionnel (solidarité fondée sur la pertinence des soins) et du social émancipatoire (« accès à tout pour tous » fondé sur l’autodétermination).
On ne verra le bout du tunnel que si on constitue le tour de table avec les parties prenantes, sans avoir déjà écrit les solutions à l’avance.