Value Based Health Care: à la recherche de la valeur perdue

Vous trouverez sous ce lien une bibliographie pro & cons  relative au concept de Value Based Health Care

Le VBHC a pour origine le modèle d’outcome de Donabedian. Il a été adapté par Michaël Porter, le gourou de Harvard, à la chaîne de valeur puis avec Teisberg dans « Redefining Healthcare » pour définir le concept de value based competition.

Il faut analyser tous les présupposés de cette équation fondamentale :

Valeur pour le patient = Résultats qui importent pour le patient (outcomes) / Coûts

Ce modèle serait la panacée pour guérir le système de santé selon une multitude de think tanks et appareils idéologiques de santé. Nous listons ici des pros & cons.

Si tous les systèmes de santé sont à la recherche de la valeur perdue, notamment concernant les services publics, les critiques sont dirigées principalement vers le concept de value based competition, Ce concept est fondée sur le mythe de la compétition efficiente
(Mintzberg) appliqué au système de santé sous la forme de la yardstick competition et du managed care.

Le centrage de la valeur sur le patient « activé » en consommateur, co-entrepreneur de soi et de ses soins, permet d’exclure du jeu les autres partie prenantes (Batifoulier).

Les autres mythes embarqués par le modèle sont la possibilité d’évaluer aisément les outcomes ou résultats qui importent pour le patient, et enfin la possibilité d’évaluer les coûts en supposant qu’on a été capable de définir les composantes de l’outcome. En bonne gestion, cela se nomme analyse fonctionnelle de la valeur. Nous en sommes loin.

La première victime, c’est le patient, la seconde c’est le soignant, mais aussi le manager de santé, la troisième c’est le bien commun quand on fragilise à l’extrême un dispositif visant un bien premier, la santé, qui n’est pas une marchandise comme les autres.
 
La conclusion provisoire est qu’on peut poser l’équation:
 
 
Le centrage patient, ainsi promu par les pouvoirs publics comme nouveau paradigme révolutionnaire,  permet sous un terme quasiment incontestable d’évacuer toutes les composantes de la valeur non incluses dans le modèle de valeur de Porter*, notamment celles qui importent pour les acteurs, dont le respect de leurs principes d’action porteurs de sens, et celles de solidarité dans la production d’un bien premier. On comprend aisément que le centrage patient, ainsi utilisé comme idéologie, repose sur l’édification d’une spirale de la défiance entre soignants et usagers.
 
Dit comme cela, cela parait plus simple à comprendre, expliquant du même coup le grand désenchantement des soignants et des managers de santé un tantinet lucides.
 
Edifiants: un article joint  de Juven sur la yardstick competition et le débat suivant sur C ce soir pour mieux comprendre comment les euphémismes et oxymores orwelliens finissent par remplacer tout débat contradictoire:

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